19/05/2009

Lewis Carroll et Alice

«Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être.»



Lewis Carroll était un homme étonnant, pasteur anglican, professeur de mathématiques à Oxford ; passionné de jeux de mots, de logique et de mathématiques ... et préoccupé au plus haut point d’entretenir des correspondances et des conversations avec les petites filles de sept à huit ans ... cela va sans dire que l'on peut y dénicher quelques malveillances ou bien alors que Lewis Carroll entretenait avec sa propre nature une part d' ambiguïté, d'angoisse et de mal être permanent.

Il y a forcément questionnement de la perception dès lors que l' on évoque les miroirs, et il y a aussi questionnement de la représentation de soi, du monde et des notions établies.

Alors, "revisitation" ...


"L’homme ignorant croit que, derrière le miroir, existe seulement le mur de briques, mais le professeur de mathématiques sait qu’il lui faut prolonger le tracé des rayons lumineux pour construire le paysage des images et des foyers virtuels.

Ce monde, l’enfant et le primitif le tiennent pour le seul doté d’une véritable réalité, pour le lieu où se trouve la clé des phénomènes tangibles. Sans la prolongation arbitraire des lignes derrière le miroir, sans ce paysage abstrait, comment la science aurait-elle pu établir l’optique, calculer les lois de la réflexion et, matérIellement, construire les lentilles ?



La métaphysique traditionnelle n’est-elle pas autre chose qu’une évaluation des images virtuelles.
Un être vraiment raisonnable, comme sait l’être une petite fille, ne peut se contenter d’apparences et n’a d’autres moyens de vérifier les sentencieuses affirmations des grandes personnes que de traverser le miroir.

Extrait de la préface de l’édition de 1947 d’Alice aux pays des Merveilles (Stock). par André Bay, éditeur et traducteur de Lewis Carroll. Publié en avril 2003 sur la revue des ressources.


A la fin du XVe siècl e, les conditions dans lesquelles la perception d’une image coïncide avec celle de l’objet qu’elle représente sont étudiées par Léonard de Vinci, qui critique les fondements optiques de la perspective.
Poussée dans ses retranchements, là où elle s’écarte le plus de la vision physiologique, la perspective engendre des monstres visuels comme les anamorphoses.
Significativement, c’est aussi dans ces marges et limites que le système montre le plus clairement son fonctionnement profond.

Il convient de noter que la perspectiva artificialis vise à produire un sens plus qu’une illusion : dans la scénographie qu’elle déploie, elle autorise en effet la mise en peinture d’un récit, et un transfert partiel du lisible dans le visible. Ce qui ne va pas sans tiraillements et contradictions, là encore, dans la mesure où le temps de la narration n’est pas celui du regard.

extrait de l' ouvrage DOUCE PERSPECTIVE - Denis Favennec - Editons Ellipses 2007

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