Il existe un passage entre l'ombre et la lumière qui est peu définissable, difficile à mettre en images.
Ce sentiment que nous pouvons juste suggérer la complexité d'un être, et laisser ceux qui savent, y poser des mots.
James à capter quelque chose de cet ordre là dans cette photo, et je crois avoir réussi aussi cette mise en image de l' indéfinissable espace, entre Raphaël et Darkplanneur l'autre soir...
Enfin réussi à "voir" ce que je voulais non pas mettre en lumière, mais sous entendre visuellement l'espace des non-dits.
Pour ma part, mon contrat personnel est rempli.
Photo: James Bort- Tout droits réservés- |
"Une phrase de Lamartine qui ramène à ma mémoire les longues heures de classe passées à regarder par la fenêtre. Quand on a 10 ans tous ces mots paraissent idiots et ennuyeux. Puis des années plus tard, on relit ces mêmes poèmes, le sens jaillit par miracle et vient éclairer certaines de nos obscures pensées.
“Ô temps ! suspends ton vol”, cette courte phrase arrachée au poème, m’est venu en fixant ce visage qui me fixe à son tour et n’arrête pas de me troubler. Tous ces visages qui sont autant de remparts qui me protègent et me rassurent.
Puis quelqu’un a fait un commentaire en voyant ce portrait : “On dirait qu’il y a deux personnes sur cette photo.” J’ai aimé cette remarque et c’est pour cela que je la partage avec vous. Vos regards me permettront peut-être de mieux comprendre ce qui me trouble dans ce visage."
“Ô temps ! suspends ton vol”, cette courte phrase arrachée au poème, m’est venu en fixant ce visage qui me fixe à son tour et n’arrête pas de me troubler. Tous ces visages qui sont autant de remparts qui me protègent et me rassurent.
Puis quelqu’un a fait un commentaire en voyant ce portrait : “On dirait qu’il y a deux personnes sur cette photo.” J’ai aimé cette remarque et c’est pour cela que je la partage avec vous. Vos regards me permettront peut-être de mieux comprendre ce qui me trouble dans ce visage."
En regardant ce visage, m'est revenu celui de Liv Ullmann et Bibi Andersson dans le film d'Ingmar Bergman, PERSONA qui est un film phare pour moi, à plusieurs degrés.
Un filmage et le montage restent une écriture de représentation comme peu de cinéastes osent le faire; Bergman avait du style.
PERSONA, Ingmar Bergman.
Persona est un film qui a « sauvé la vie » de Bergman. Le titre premier du film, Cinématographe , résonne comme le testament d’un cinéaste, alors que cette œuvre va consacrer la renaissance de son auteur. Bergman imagine les premières images de son film alors qu’il délire, cloué sur un lit d’hôpital, atteint d’une double pneumonie. Refusant tout contact avec l’extérieur, le cinéaste se mure dans le silence et se laisse aller à ses dérives mentales. Les corps de mourants passent devant lui comme dans un songe, deux infirmières discutent et se montrent leurs mains, leur image se fondent et elles ne font plus qu’une seule et même personne, des photos de journaux de Liv Ullman et Bibi Andersson frappent Bergman par l’étrange effet de lumière qui éclaire leurs visages... Persona est né. De ces visions, le cinéaste tire en deux semaines un scénario, quitte son lit et une semaine plus tard démarre le tournage à Stockholm. Cette urgence, ce besoin de créer, irriguent chaque minute du film. Naît alors une tension, un désir brûlant de cinéma, une passion vorace qui donne à Persona la force et, pourrait-on presque dire, la naïveté d’un premier film.
7 commentaires:
le regard de ce portrait, peut-être double, semble découvrir chez nous des personnalités multiples...
Mhhhh, ça me donne envie de revoir Persona. Merci Laure
@Manouche
oui, n'est-ce pas ?
@Zoé
moi aussi...
:-)
Le sujet de cette photo, aussi énigmatique que Klaus Kinski.
La sensibilité
Le désir
La beauté
Ta personnalité
et maintenant Persona
On en a jamais fini avec Laure
@Makesmewonderhum
ah, tiens, oui...
@Gaëlle
Personne d'autre ne filme les visages comme Bergman... cette ascèse visuelle m'envahit toujours autant.
bize la miss
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