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05/12/2014

NUITS BLANCHES - critique


Tu ne vas pas souvent au théâtre. Tu ne vas pas souvent au THÉÂTRE, parce que c'est un gros mot, c'est écrit en gros, ça fait intello, ça t'ennuie. Tu t'ennuyais déjà beaucoup trop à l'école avec toute cette poussière de vers et d'alexandrins.
Pourtant, tu sais, que lorsque tu franchirais la porte d'un théâtre ce serait la promesse d'une surprise vivante qu'on déballerait devant toi. Avec des mots pleins de tes non-dits. Ce serait toujours l' histoire de quelqu' un , mais ce serait toujours un peu de ton histoire.







 Au petit matin, une femme serait assise face à la fenêtre qui donne sur le moulin. Ce moulin Rouge avec échaffaudage autour de son cou et pull à col roulé bleu autour du tien serait le souvenir de cette journée là, parce qu' il ferait froid et que tu serais déjà épuisée au matin. Cette femme assise traverserait la vitre avec une acuité particulièrement vive, car elle aurait survécu au hurlement intérieur cauchemardesque de sa nuit. Après cela, elle ne dormirait plus les dix sept autres nuits. Elle relirait tout Anna Karénine, entièrement, trois fois. Au creux des heures nocturnes, dépossédée de ses rôles sociaux, elle goûterait de nouveau à sa liberté insoumise, sans horaires, sans contraintes, sans atteintes, elle échapperait à son enveloppe de mère et d'épouse dans la lecture, entre les lignes, elle se délecterait d'un morceau de carré de chocolat fondant, de quelques verres de cognacs et échaffauderait ses heures d'insomnies en fulgurances fictives, héroïques, jusqu' à l'ivresse sans sommeil, quitte à en mourir. Et ni son mari, ni son fils ne se douteraient un instant de sa double vie. De jour comme de nuit, elle assurerait mécaniquement ses tâches et poursuivrait à la perfection sa tenue de route quotidienne. Dormir ? pour quoi faire ? puisque c'est la seule issue possible à sa vie sensible...






"Nuits Blanches" est un monologue adapté d'un roman japonais d' Haruki Murakami, intitulé " Le sommeil"
http://www.theatredeloeuvre.fr/nuits-blanches.html…
Au Théâtre de l' Oeuvre jusqu' en janvier 2015


Nathalie Richard interprète la femme de "Nuits Blanches" au théâtre de l' Oeuvre, et c'est une heureuse redécouverte pour moi que cette actrice, croisée l'année dernière à l'occasion du très beau film "A bas bruit", un film coup de coeur de l'auteur cinéaste Judith Abitbol. On aime un acteur ou une actrice pour sa manière à dire, à se mouvoir, c'est complètement subjectif et sensitif. Et, elle, j'aime bien comment elle parcourt et habille les histoires, de sa voix et de ses rythmes.
Je vous invite à la découvrir.

14/10/2013

Au bout de tout

Dessin du Plumitif


A l' heure où la blogueuse amie Hélénablue s'enveloppe graphiquement de blanc, sous le nouveau nom de Blue, je m'apprête à envoyer le film que nous avons crée ensemble dans différents festivals.

Tourné le 15 mars 2013, jusqu'à sa finalisation réelle ces jours-ci, au bout de presque 8 mois.
Trouver la voie juste prend un temps infini. Intérieurement il s'agit d'une autre affaire, un lien complexe à dénouer, à faire respirer, à laisser reposer, à reprendre. Le travail de création est là.
C'est ce qui nous lie au sujet qui en fait sa force, sa complexité, sa beauté. On appelle cela une note d'intention: "Pourquoi vous et pas quelqu' un d'autre pour faire ce film ?" ... une question à laquelle je n' ai pas eut besoin de répondre pour ce projet, fabriqué sans productions externes.

Un petit court-métrage de 6 minutes, ni plus, ni moins, qui possède en lui tout un drame de mots dits.
"Un long fleuve pas tranquille", écrivait Héléna,  égréné pendant cinq années de vie sur son blog.
L' éprouvant processus de recouvrance de la mémoire après le traumatisme de l'inceste.

Il n' y a pas de coïncidences à ce même envol créatif de part et d'autre.

La reconnaissance "publique" serait que le film soit sélectionné, vu et entendu au-delà de notre blogosphère.

Un "Petit rien" porté à bout de bras et à bout de souffle pour une âme amie. Je serai allée au bout de tout avec celui-là, au moins. Et je dois l'accompagner.

Je voudrais remercier Le Plumitif, qui, après une demande très maladroitement élaboré, de fabriquer une affiche à partir d'une seule image du film m' a permit de publier celle-là, après mes refus sur les autres propositions.
En super commanditaire d'arrière-garde, j'ai eut droit à mon procès en "off", en bonne et due forme.
J'ai été absente, distraite et si peu attentionnée à la réception de tes essais...
Je reçois aujourd'hui l'ampleur de ton dessin.
Que tu en sois remercié en me permettant de le partager ici avec vous.

Helenablue, dans l'enveloppe des "je t'aime" s'y trouve le bout à bout de ces petits riens qu'on savait s'envoyer et recevoir.
Tous ces échos... L'enveloppe est assez pleine pour y nourrir de temps à autre son regard.
On se retrouvera.
Je suis très heureuse d'avoir pû t'accompagner jusque dans cette nouvelle peau.

En souvenir de belles traversées : Blog's inspirants.

A bientôt,
Bien à vous tous,

Lorka



19/07/2013

Pensée d' Arles...


Rien n'est là simplement devant un objectif. 
On ne peut pas faire comme si il ne s'y passait rien.


02/07/2013

Le labyrinthe



La boue dont elle se souvient le mieux

de celle qui pompe et suce

de celle qui trahit le corps,

sable mouvant tirant vers là

où l’air est épaissi de graviers, là

où son corps est un champ de bataille.

La motte qu’ils ont soulevée

était pour elle une pierre, son douloureux

tambourinage une danse de colère

disparue entre les coutures épaisses

qui maintenant resserrent sa poitrine sur elle même.

Elle est perdue sous terre

sans Orphée ni guide. C’est le labyrinthe

sans le minotaure ; là où la fraîche

découpe bleue du ciel est un souvenir évanescent.

Elle sait bien que ceci est un conte de fée

macabre, où des touffes de cheveux

sont arrachées pour tresser une corde

qui la ramène à la surface, ou alors

sont posées par terre dans les forêts obscures

comme des indices pour son retour. Il n’y a

personne d’autre, juste ce corps

et sa tête autrefois si brave qui tourne sur ellemême

sous les étoiles scintillantes du sol.

Ceci est le voyage où une femme

se métamorphose en jeune fille dont la vertu

déjoue le mal, et cherchant son courage

plutôt que de hurler la tête entre les mains,

trouve la bonté où elle n’aurait jamais regardé.

C’est regarder qui est le plus difficile,

faire face au futur d’un œil clair qui implore :

renvoyez les noirs corbeaux, les dragons du pays

de la mort, renvoyez les sorcières, les vieillardes, les hommes

fous, les chevaux sauvages.



Je trouverai mon chemin pour rentrer à la maison.


d' Adrienne Eberhard  - traduit de l’anglais par Christine Bonduelle

http://www.revue-secousse.fr/Sonotheque/Sono.htm ( par Anne Segal)

03/06/2013

Livre sa vie


"Il faut être plus fort que l'écrit, 
plus fort que soi, 
pour aborder l'écriture. 
Tout le monde a peur.
Moi j'ai pas peur."

M.D.
Le Magazine Littéraire Nouveaux Regards

29/10/2012

Mind Mapping



Jai rencontré Mathieu Spencer, autour du Mind Mapping, par le biais d'un ami reporter, qui amène à moi des gens assez formidables, sans le faire exprêt, mais qui ont souvent marqués assez fort des étapes de changements dans ma vie.
La conférence autour du Mind Mapping, m'a permis de découvrir les TED, mais aussi une forme d'organisation mentale qui me sied bien puisqu'elle passe par le dessin. De plus, l'énergie tellement positive de Mathieu est tout de même assez rare et salutaire, cette vision positive de la technologie, et surtout cette nécéssité pointe d'amour et de plaisir qu'il y ajoute.
Au fur et à mesure du montage, j'ai commencé à percevoir son parcours et plus j'avançais plus tout s'éclaircissais, comment a-t-il réussit à mettre en place ses désirs, ses passions, son métier et ses choix de vie sur une même trajectoire limpide et cohérente ? Je dis "trajectoire" mais en réalité la forme du schéma est plutôt ronde et souple. Il n' y pas de ligne droite mais des corrélations multiples qui s'entrecroisent et s'alimentent et qui ressemblent bien à cette forme de représentation aussi que le web nous a permis de tester depuis des années, à travers nos blogs.

La mise en espace de ses pensées me semble être un travail psychologique mais de façon ludique, comme celui de tracer les lignes de sa propre carte intérieure et de se donner les moyens d'en extraire, les tenants et les aboutissants.


 Les TED sont à ce sens, révélateurs d'histoires privées à échelle humaine.
Et, lorsqu'on veut réussir à créer, à embarquer son monde, que ce soit de façon privé et de façon professionnel il est de bon ton de poser les liens entre le privé et le public. C'est ce que j'ai commencé à percevoir.

Le travail de Spencer est à ce titre passionnant, il donne des clés. Ce n'est pas un gourou mais ça donne envie de suivre. Pour ma part, il tombe à point nommé, et je vais m'y aventurer sans trop de mal, avec beaucoup d'envie et de désir pour dépasser les grosses vagues de ces derniers jours, et dans un ensemble plus large, mesurer où va le vent, les vents contraires qui nous obligent à faire escale, les gros grains qui nous démattent la g... et de garder le cap vers mes destinations.

Je vous livre ça comme si c'était un secret d'état pour moi, mais j'ai aussi compris que d'échanger ce que l'on croit "trésor" permet d'avancer ensemble vers l'horizon.

24/07/2012

Federico à un ami

"Tu souffres, et il ne le faut pas. Dessine une carte de ton désir et vis dans ce plan qui doit toujours obéir à une norme de beauté. C'est ce que je fais, mon cher ami... Et ce n'est pas facile ! Mais j'y vis. Je suis un peu hostile à tout le monde; pourtant, la beauté vive que je sens battre dans mes mains me console de tous les déboires. Et comme j'ai des conflits de sentiments très graves et que je suis accablé d'amour, de vilenies, de choses très laides, je m'en tiens coûte que coûte à ma norme de joie. Je ne veux pas capituler. Tu ne dois pas te laisser abattre. Je sais très bien ce qui t'arrive.
Tu es à l'âge triste du doute, écrasé par un problème artistique que tu ne sais comment résoudre. Patience. Ce problème se résoudra de lui-même. Un beau matin tu commenceras à y voir clair. Je le sais. J'ai de la peine à te savoir plongé dans ces sales histoires. Mais tu dois apprendre à en triompher à tout prix. Tout vaut mieux que d'être dévoré, brisé, déchiqueté par elles. J'ai surmonté ces derniers jours à force de volonté une des plus grandes douleurs de ma vie. Tu ne peux imaginer ce que c'est, de passer des nuits entières sur le balcon à regarder la Grenade nocturne pour moi vide sans trouver la moindre consolation dans quoi que ce soit.
Et puis... veille constamment à ce que ton état ne s'infiltre pas dans ta poésie, sinon elle te jouera le mauvais tour d'exposer ce qu'il y a en toi de plus pur aux regards de ceux qui ne doivent jamais le voir. Voilà pourquoi, afin de m'exercer à la discipline, je fais actuellement ces études et livre mon âme au symbole du saint sacrement et mon érotisme à une Ode à Sésostris, à moitié terminée. Je te parle de ces choses parce que tu me le demandes; je ne dirais plus rien de ce qui, malgré moi, me blesse sans coup férir et on ne peut plus sciemment.
Mais je me défends, J'ai plus de courage que le Cid..."

Federico Garcia Lorca à son ami Jorge Zalamea


01/06/2012

CHOISIS TON COTE- chanson pour le Québec 2012

NOTRE CHANSON POUR LE QUEBEC... en ligne !!







"Le 22 mai, répondant à l'appel de la cinéaste parisienne Laure Kalangel, un collectif international de musiciens et d'auteurs se forme et se lance dans l'écriture et l'enregistrement d'un morceau inspiré de Which Side Are You On de la syndicaliste états-unienne Florence Reese.

Le Collectif prend position contre la loi 78 restreignant les droits humains au Québec et prend la défense des associations étudiantes et des mouvements sociaux visés par la déraison autoritaire du gouvernement de Jean Charest.

Le morceau est offert gratuitement en téléchargement et peut être partagé en toute liberté."


Chef d' Orchestre: Eric Mc Comber 
Site du Collectif "Choisis ton côté"

21/04/2012

HELP

"La haute nécessité de la vie c'est de vivre le plus pleinement possible(...)
ce n'est pas de tricher avec ce que l'on devient, et même avec son propre corps,
il faut le prendre comme il est, il faut savoir le gérer.  Assumer l'exigence en ce qui concerne sa propre vie, au sens physique ne pas laisser le délabrement et l'affaiblissement s'installer.
Etre toujours dans la situation d'être confronter à l' événement, à l'Histoire, à ce qu' on entend faire apparaître, faire surgir, faire créer.
Dans une époque un peu "gnangnan", ou la plainte est fréquente, où il y a cette espèce de façon de voir la vie comme continuellement menacée et entravée, il faut se prendre en charge suffisamment soi-même, ce qui importe c'est de faire quelque chose de sa vie, c'est ça la haute exigence.
On n'a pas le droit de gaspiller le fait d'avoir été jeté au monde.
Assumer sa vie dans la plénitude et lui donner toute sa capacité d'expression lui donner tous ces moyens de défense contre ce qui peut être asservissement pour elle ou contre ce qui peut être affadissement pour elle."

Georges Balandier 
(Extrait du doc HELP ou Visibilité de Sarah Franco-Ferrer)


J'ai vu ce documentaire hier soir, lors d'une soirée entre filmeurs, j'y ai rencontré de nouveau 
Sarah Franco-Ferrer, la réalisatrice du film. Un documentaire  dont nous avions discuté il y a plusieurs mois, alors qu'elle achevait de le finaliser en solo et m'encourageait pour mes propres travaux.
Un film engagé comme elle dit, où elle a recueilli la parole de nombreux intervenants: intellectuels, politiques, artistes et poètes, qui nous éclairent sur le rôle essentiel de l’individu dans ce monde de sécurité obligatoire. Comment faire? Comment agir? Comment ne pas se laisser envahir par l’abandon?

Des propos qui amènent sans doute plus de questionnements que de réponses, plus de mise en abîme sur son propre sentiment du politique ou encore de ce que l'on entend dans démocratie, un terme qui devait résumer la souveraineté du peuple.
A travers une mise forme bien particulière, la réalisatrice, peu enclin aux schémas stéréotypés des docs de chaîne télé, utilise l'image comme une plastique à tordre, à défigurer au karcher noir et blanc ou à ralentir comme pour y percevoir une peinture de Caravage, comme elle me l'a suggéré en répondant à ma question sur certains passages qui m'avaient paru redondants. A revoir avec le regard du peintre...
Il faut écouter, entendre ce qui y est parsemé. Le film est ici,  3 jours moins le quart avant de voter.
ça vaut le coup de se redemander très sincèrement le pourquoi ? et le pour qui ? je mets, ou non, un bulletin dans l' enveloppe, une enveloppe dans une urne et ce que j'en attends.




10/11/2011

Cerises entre les murs

Entreprendre
entre les prises
de vue
de volupté
de no lo sé
Comme il me fût doux ce premier rendez-vous,
Reprendre le fil là où je l'ai laissé... petit rappel pour moi,
Belles pensées vers vous,  une odeur de salon...



13/10/2011

Blogolfière


Il s'en passent des chose ici.
Je ne suis pas peu fière d'acclamer au moins trois d'entre nous:
Laurence pour son expo , Eric pour son ouvrage, Hélèna pour tout ce qui s'éclaire.

Et si c'était ça l'aventure, on aurait dit qu'elle continuerait légère...



01/06/2011

D'un Blog à l'autre

©photo Laurence G. (recadrée)

J' ai ouvert mon blog en mai 2008. Un journal de bord sur le web.
Au départ, le blog parait être un outil de communication très narcissique. De jeter en pâture son mal être, ses névroses, sa solitude.
Les notes et mots publiés finissent par créer du sens, et raccorder sa pensée comme une bouée de sauvetage.
Il y a une démarche quasi d'auto-analyse et une exploration identitaire.
Puis on commence à s'aventurer hors de son champ de publications quotidiennes.
Papillonnant de-ci, de-là, laissant parfois des commentaires chez d'autres qui s'aventurent à leur tour en commentant chez moi. On se crée une sorte de cercle d' habituels, on cherche l'écho à soi aussi.
Puis viennent les rencontres dans le réel, où on franchit l' écran. Ce n'est pas plus compliqué que cela, un désir d' échanger au delà de...

Cette rencontre je l' ai eu avec Hélénablue, entre autre, une personnalité forte, qui tient son blog comme d'autres entretenaient des salons littéraires, où on sent le verbe haut, la sincérité et véracité des échanges, une profondeur peu commune. La découverte de son univers de blogueuse puis de son univers tout court m' a beaucoup inspiré, tout comme elle a pû être inspiré ailleurs. A travers ces échanges inédits est né son envie d'écrire vraiment,  et à mon tour, mon envie de filmer vraiment. En cela, il n' y a rien de virtuel.

Entretien "in réel" dès demain.
Ce n'est pas le premier ni le dernier, mais ce sera le premier en tant qu' auteur.

Fabienne Verdier, une peinture tout en vibrations. Rencontre.

Rencontre avec Fabienne Verdier, à l'occasion de la publication de ses carnets de recherche "Echos" de 2017 à 2022.     J...