16/12/2010

Cachafaz

Mardi soir, Opéra Comique in Paris.
Après avoir bu un coup ici, (combien de bar s'intitule "Le Mistral " à paris, un paquet, je crois!)
Petite pensée pour Blue, et plus loin vers Christian... Mistral, évidemment !

Une"Tragédie barbare"
Opéra d'Oscar Strasnoy sur un livret de Copi. 
Création et Mise en scène par Benjamin Lazar au théâtre de Cornouaille.

C'est toujours un voyage que d'aller à l'opéra, d'abord "opéra comique" qui, comme son nom le souligne, amène une dédramatisation au dramatique, mais je ne vais pas ici en faire l' analyse, je n'y entends rien. Je viens assister au spectacle d'une amie qui est costumière...
Assise au 3 ème balcon de la farce, avec deux autres compères, des gradins sur scène semblent servir pour quelques spectateurs qui n'auraient pas de place... c'est étrange, il vont assister sur scène au spectacle ? Une femme enceinte va même s'y asseoir, ils gardent tous leurs manteaux, on les sens pas très à l'aise néanmoins.

Scène 1, Acte 1.
Cachafaz le souteneur et sa blonde transexuelle Raulita, sont au lit, dans une piaule pourrie au coeur d'une sorte d'un conventillo (petit couvent) de travailleurs pauvres. 
"Lève-toi" sont les premiers mots chantés à capella dans le noir, tandis que l'on découvre la chambre du couple, et par la même occasion, on devine avec amusement que les invités des gradins font partis du choeur de la pièce.

La scène de ménage est crue, sexuelle, tout en étant d'une justesse et d'une tendresse pour ce couple de marginaux.. Ici, point de cages aux folles, les gestes sont subtiles, Raulita n'est pas une caricature, elle est elle. Lui, un macho aimant.
Pour un vol de saucisse, leurs vies et celles des habitants du conventillo vont basculer dans un cannibalisme presque logique, comme pousser par l'appétit du désespoir des populations crève-la-dalle.

Des grillades aux boyaux de flics,  et l'odeur qui remonte jusqu'à nos narines ( j'aime bien ce décalage du graillon à l'opéra), tout ca mené tambour battant, jouissif, avec les voix des deux compères magnifiques, une direction musicale tout aussi ludique, et une scénographie parfaitement rythmée, surprenante, décalée.
Une révérence d'immoralité. Un régal.

Je n'ai pas trouvé de vidéo assez représentative de ce spectacle, en voici donc une autre d'une pièce de Copi qui rendra mieux compte de l'ampleur de la farce:

 

13 commentaires:

Unknown a dit…

j'aime bien vous lire

Blue a dit…

:-) Moi aussi!

Et merci pour le clin d'oeil!

Laure K. a dit…

@lilasvb
merci :-)

Laure K. a dit…

@Helenablue

J'aime bien me lire aussi quand j'écris, et Crier après avoir lu.
Puis me relire après avoir bu, etc.
mais en silence
Et vice et versace...

Blue a dit…

:-)

Mistral a dit…

Moi, je cherchais Blue, et passant par chez LorKa je me suis trouvé moi.

Shit.

Laure K. a dit…

@Mistral
comme c'est bien fait... le monde, il est à toi !

Mistral a dit…

WASH! S'il est à moi, je m'en dilapide illico, je m'en ponce pilate les mains, je m'en purge les paluches, ma belle Laure!

Fuck le monde. Qu'ils crèvent tous autant qu'ils sont, sauf les locataires de la caverne 83B.

Laure K. a dit…

@Mistral
ah ! j'habite a la 83C, tu me laisse aussi un sursis, parce que je compte bien te serrer la paluche avant qu'on s'explose la panse!

Mistral a dit…

Je pense que ma panse n'attendra pas pour exploser que ta paluche s'allonge assez pour serrer la mienne, mais l'attention me touche au thorax!

C

Anonyme a dit…

Bonjour chère Laure,

Ravie que le spectacle vous ait plu.
Vous pouvez trouver deux vidéos sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=lujNftuWBm8

n'hésitez pas à adhérer à notre groupe Les Cris de Paris sur Facebook.

à bientôt je l'espère,
Céline,
Chargée de production des Cris de Paris

Laure K. a dit…

@C
... bon! ça signifie qu'il faut que je "m'arrache" vite pour mettre en oeuvre.

ah, et aussi, merci.

Je ne mesure pas bien je crois l'honneur que tu me fais d'être accueillie en ta tribu, sache que ça me touche au coeur.
Je voulais, avant ton message de ce matin, ouvrir la première page d'un de tes livres... parce qu'il y a l'histoire de l'homme et il y a l' oeuvre, l'ouvrage, et je ne sais rien de cela, à peine une esquisse... déjà tellement inspirante.

Laure K. a dit…

@Céline
Ravie d'apprendre le nom du Choeur, bravo à vous ! j'irais voir sur FB.
merci pour le lien, mais ça réduisait un peu l'envergure de la mise en scène générale de Benjamin Lazar ( oups, que je n'ai même pas cité !)

Bonne continuation

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