11/06/2011

Janet Frame




Extrait du film "Un ange à ma table" de Jane Campion, relatant la vie de l'écrivain Janet Frame
Conçu en trois parties regroupant les trois autobiographies de l' écrivain To the Is-land, An angel at my table et The Envoy from Mirror City,

J'ai découvert une colonne dans mon hebdo de ce matin consacrée au dernier ouvrage de Janet Frame, Vers l'autre été, une publication qu'elle souhaitait posthume.
Une volonté  comprise par les critiques tant l'écrivain ne cache pas son échec d'avec la vie, "sans doute l'aveu le plus difficile à faire"(Les Inrocks)

J'ai rencontré ces livres grâce au film de Jane Campion, j'avais alors 15 ans, à cause du mot "schizophrène " lu dans le résumé du film; va donc savoir ce qui te passe dans le crâne à cet âge, si ce n'est le mal dans ta peau et un goût prononcé pour la dichotomie.
Ce film m'a boulversé. Et il demeure à ce jour comme un de mes films de chevet, tant par l'oeil subtil de mise en scène de Jane Campion que par l'histoire de cette femme sauvé de l'hôpital psychiatrique grâce à l'écriture.


"Alors qu'elle analysait les yeux de Philip, Grace sentit à l'arrière de son esprit un mouvement de portes coulissantes qui s'ouvraient pour laisser sortir au soleil, des petits animaux dotés de griffes et de dents pointus dont la fourrure dégageait une odeur nauséabonde. (...) Le petit animal "partit en exploration jusqu'à ce qu'il découvre le grillage, les limites; il n'était pas libre finalement; on l'avait seulement laissé sortir et cligner des yeux au soleil le temps de nettoyer sa cage!
Si un loup mettait les vêtements de grand mère je m'en apercevrais tout de suite- ou peut-être pas. C'est facile de se tromper sur les gens.. leurs visages changent.. quelque fois les gens ont l'air de loups..."

"Le roman de Janet Frame Vers l'autre été met en scène un personnage fictif, Grace Cleave, néo-zélandaise exilée en Angleterre qui est le double de l'écrivain et lui permet de raconter un moment de sa vie à Londres. 
(...)
Il faut tant de courage aussi pour être une femme comme Janet Frame, si brillante lorsqu'elle écrit mais murée en elle-même quand il s'agit de parler surtout dans une société qui préfère le paraître, le brio superficiel à la profondeur, donc la parole à l'écrit! Et encore n'était-elle pas entrée dans cette société médiatisée à l'extrême que nous connaissons où passer à la télévision dispense d'avoir de la valeur !"
suite article Le Monde



16 commentaires:

Mokhtar EL Amraoui a dit…

Les deux aspects qui m'ont le plus marqué chez Janet Frame c'est le fait que c'est l'écriture qui l'a sauvée car elle a été injustement et faussement déclarée schizophrène et elle a failli être lobotomisée, en Nouvelle-Zélande!Cela me rappelle l'emploi politico-abusif de la psychiatrie dans les ex-pays communistes.
Le deuxième aspect concerne son rapport aux mass média qu'elle a toujours évité de côtoyer, surtout la télévision qui s'intéresse beaucoup plus au paraître qu'à l'être de la personne.Le fameux label "Vu à la télévision" devient malheureusement une sorte de garantie de valeur, sans voir le contenu!Encore l'arbitraire!
N'oublions pas ce grand film"Un ange à ma table" que tu as raison d'aimer et dont , jusqu'à l'heure, je n'ai pu voir que des extraits.Ils montrent qu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre. Merci, Laure , pour ce choix pertinent de Janet Frame car il a soulevé plusieurs problématiques essentielles : littérature, psychiatrie, mass media, cinéma, etc.

bizak a dit…

Dans ce monde où nous vivons, le regard de l'autre sur vous determine toute votre existence!
La volonté consiste à dire non et à ne pas acepter le fatalité!Vous être coupables, parce que la société l'a décidé, parce que la majorité le pense! Vous devenez un objet, sans âme, un sujet de dicusion, sans moyen de riposte! Vous n'êtes tout simplement Rien!
Ainsi, je pense à Rudyard Kipling qui a dit dans son poème: être un homme.
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

bizak a dit…

Laure K et Héléna
A travers cette lucarne magique, qu'est Internet mais qui peut être diabolique, si on ne mesure et maitrisons nos sentiments et nos émotions, car il ne nous permet pas d'ajouter le regard ou le geste pour accompagner nos dires qui pourraient être mieux saisi et mieux compris, je voulais vous dire que vous êtes l'exemple de deux femmes fantastiques et que vos blessures peuvent être les notres et qu'hormis les problèmes communs de la société que peuvent vivre femmes et hommes, il faut ajouter un autre fardeau pour la femme qu'on incrimine toujours plus que l'homme, car non égal de l'homme quoi qu'en disent les decrets et les lois!
L'exemple de cette femme janet Fram, brimée dans sa prime jeunesse et qui recouvre plus tard ses droits et dont sa biographie a été portée au cinéma par une autre femme: Jane Campion ( et palme d'or à cannes en 93) est une leçon à méditer et qu'il ne faut jamais perdre espoir! Je vous embrasse les deux anges at my table!

Anonyme a dit…

Diabolique ? A une Frame prêt !

Le concombre masqué

Anonyme a dit…

et 24 images (frames) par seconde

Laure K. a dit…

@Mokhtar
Ton commentaire me fait réfléchir à ce pour quoi on poste un billet en fait... non pour s'entendre lire à voix basse que "j'ai raison d'aimer" tel ou tel film ou oeuvre qui à l'air d'un chef-d'oeuvre, non parce que la raison n'a rien à voir là dedans, cher Mokhtar.

alors qu'en est-il du message à transmettre ?
Et bien je voulais évoquer l'écho tout simplement à quelques sujets qui me travcersent encore aujourd'hui et par lesquels j' appréhende la vie et la manière de la ressentir. L'être double, l'écriture et la phase cachée. Ce sont là les sujets pertinents.
Ainsi, tu me fais penser qu'il vaut mieux fouiller et mettre les points parfois sur les i.
:-)

Laure K. a dit…

@Bizak
Vous sentez-vous coupable de quelconque affaire Bizak ?

Laure K. a dit…

@Bizak
Au plaisir d'y disserter sur votre espace, bizak !

Laure K. a dit…

@Anonyme
... ?
"Frame", bien vu -

bizak a dit…

@Lorca
Je ne comprends pas ta question?
Faut-il se sentir coupable, pour dire ce que ressent tout individu, noyé dans une société pleines de préjugés, d'idées arrêtées, et de condamnation pour délit d'opinion!

Blue a dit…

Je n'ai pas lu Janet Frame, mais ce que tu en rapportes m'interpelle! Forcément, tu t'en doutes...

Cette scène du film " un ange à ma table ", tu l'as pas choisi au hasard, pas vrai?

Laure K. a dit…

@Bizak
je ne comprends pas ta réponse ??

Laure K. a dit…

@Helenablue

Correct-
;-)

Tout un esprit !

bizak a dit…

@Laure K
Bon, d'accord,mea culpa! J'ai mal formulé ma question!
Mais je ne comprends toujours pas ce que tu veux dire par: Vous sentez-vous coupable d'une quelconque affaire Bizak ?

Le plumitif a dit…

tu peux pas savoir, chère Laure, à quel point tu tombes pile avec cette note (j'en ai glissé un mot chez Blue - à propos de Moché Kohen?!?)

infini merci entéka ! :)

Laure K. a dit…

@Le plumitif
Je viens de te lire chez Blue ! DIngo, bingo !
Quand ça fait écho, cher Plumitif c'est qu'il y a des hirondelles dans l'air, ça va pas tarder à sonner chez toi !
;-)
j' en suis émue et ravie !

Fabienne Verdier, rencontre

  Devenir un corps pinceau-pensant, suspendu à la loi de la gravitation. Apprivoiser le tombé d'un drapé d'encr...