Je regarde L. sautillante et chantante entre cèpes côté cour et chanterelles côté jardin, dans la vallée humide qui me vide l'esprit.
Combien de vies avons-nous déjà vécues et oubliées ?
Cette liberté de vivre, de ressentir, de s'amuser d'un rien. Et puis les étapes suivantes, l'apprentissage du langage, de la lecture. Au compteur on vit mille et une vies, la mémoire engrange, et puis la mémoire dissipe, avale, comme le mécanisme des évènements historiques, pensais-je, l'humain à une fâcheuse prédisposition à oublier. Voila simplement ce qui me venait à l'esprit. Je pensais qu'il faudrait l'écrire pour retenir cette pensée, parce qu'enfin au bout de trois jours d'accommodation à l'environnement montagneux, il pouvait entrer autre chose dans ma tête que mon besoin de lâcher prise.
Ecrire doit bien avoir à voir avec la mémoire...
Combien de vies avons-nous déjà vécues et oubliées ?
Cette liberté de vivre, de ressentir, de s'amuser d'un rien. Et puis les étapes suivantes, l'apprentissage du langage, de la lecture. Au compteur on vit mille et une vies, la mémoire engrange, et puis la mémoire dissipe, avale, comme le mécanisme des évènements historiques, pensais-je, l'humain à une fâcheuse prédisposition à oublier. Voila simplement ce qui me venait à l'esprit. Je pensais qu'il faudrait l'écrire pour retenir cette pensée, parce qu'enfin au bout de trois jours d'accommodation à l'environnement montagneux, il pouvait entrer autre chose dans ma tête que mon besoin de lâcher prise.
Ecrire doit bien avoir à voir avec la mémoire...
8 commentaires:
Filmer ou photographier comme tu sais bien le faire, doit aussi avoir à voir avec la mémoire!
toutes informations pénètre dans nos capharnaüms cerébraux. La restitution de celles-ci au mieux reviendront "à la demande" ou bien de façon aléatoire sans qu'elles soient invitées.Tu vois bien que l'un des principaux pouvoirs c'est détenir l'information ou la contre information, une main mise sur nos pensées et rêves de façon permanente.
En relisant , Laure, ton commentaire sur ce que la mémoire engrange, je me disais, si encore nos petits cerveaux savaient bien embaumer les souvenirs pour distinguer ceux qui sont délicats, ceux qui sont délicieux et ceux qui sont voluptueux!
Et ceux qui ne sont rein de tout ça, Bizak, ceux-là aussi sont là, ces souvenirs qu'on préfère oublier, gommer, zapper et faire comme s'ils n'avaient pas exister!
La mémoire engrange tout, le meilleur comme le pire. Le corps aussi. A chacun d'entre nous d'en faire le tri.
On ne peut être présent sans passé, ni présent sans avenir, le présent implique l'un et l'autre. L'important est d'en avoir conscience et de ne pas être agi malgré soi ou par des blessures ou par des espoirs inespérants.
Je crois qu'on ne vit qu'une vie, et c'est celle là dont il faut s'occuper, sans faillir et sans arrêt!
Je te rejoins parfaitement, héléna, et c'est pour cela que j'ai parlé des souvenirs délicats, dans le sens:complexe, difficile, blessant,embarassant(4èmè sens-encyclopedie de l'internaute)et non dans le 1er sens(raffiné, subtil, exquis). On se reconstruit, en assumant le passif et l'actif de toute sa vie et en prenant conscience,de notre vie présente et de notre avenir, dont chaque instant présent emporte tout ce qu'il avait apporté avant, loin derrière nous!
J'ai lu le billet et vos commentaires,m'suis retourné en direction de ma blonde pour lui demander: vit-on vraiment avec nos souvenirs à l'esprit? Avec une certaine nostalgie des meilleures périodes, des plus beaux moments et/ou avec la douleur de ceux que l'on voudrait oublier, comme tu le mentionnes, Blue. Je ne sais pas pourquoi mais nous avons eu la même réaction: "Non".
L'énergie que requiert le présent pour le vivre pleinement, en y rattachant chaque instant en direction d'un avenir imprévisible et vertigineux, me semble occuper l'essentiel de notre pensée.
Jeune, nous avions comme locataire une rescapée des camps de concentration, madame Schwed (malgré la consonnance allemande). J'aimais sa façon de me tenir le bras en me racontant, pas tellement les souffrances qu'elle avait vécues avec la disparition presque totale de sa famille, mais plutôt comment il fallait envisager la vie avec optimisme d'en savourer chaque instant et surtout de bien s'occuper des siens: "Allan (prénom fictif!) your mother and father are so kind to me, always take care of them". Elle devait bien savoir...
On ne vit sans doute pas ses souvenirs à l'esprit comme tu le dis bien MmwH!, n'empêchent qu'ils sont là, ils nous façonnent et nous conditionnent et même si on ne s'en souvient pas ils se souviennent à nous.
La mémoire est une chose prodigieuse et cruelle, et on a tous peur plus ou moins de la perdre. j'ai connu des gens qui vivaient à priori sans même si elle était agissante en eux, n'ont jamais voulu voir, ne veulent pas se rappeler, les dégâts qu'ils ont fait sont à la mesure de ce qu'ils n'ont jamais voulu prendre conscience. Les souvenirs nous rendent plus humains, y retourner permet d'avancer. Se souvenir est important pour vivre plus intensément le présent, c'est un acte volontaire, tout comme peut l'être réfléchir, l'un et l'autre font grandir. Je trouve que se souvenir rend plus présent au présent et plus fort pour découvrir l'avenir...
Je comprend ce que tu dis, faire en sorte de s'oxygèner l'esprit à partir de ce qui nous a construit sans se l'intoxiquer avec ce qui voulait nous détruire, j'adhère.
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