“Le plus dur, c’est de s’accommoder de nos faiblesses devant la tâche immense à accomplir. Savoir se retirer doucement, simplement, sans faire de bruit. L’apaisement, la musique du silence, la lumière, un espace de régénérescence nécessaire à la revitalisation du corps et de l’esprit. Dès que l’on sent l’effort à l’œuvre, il faut s’arrêter, car le tableau suintera le labeur et la mort. Dans ces jours maussades, ces moments de désarroi intense, je me demande même si tout cela vaut la peine. Si cet acharnement dans la répétition infinie de l’acte de peindre n’est pas pur masochisme. Et si toutes ces tentatives de transmission de la vie n’étaient que vanité. Le mouvement interne, ce baromètre de l’être, n’est pas toujours au beau fixe. Il a même une maligne constance au changement incessant. La constance de l’impermanence. Alors, je sacralise l’attente. L’attente du retour d’une ferveur à peindre où l’impossible est balayé d’un coup de pinceau par une vacuité retrouvée. Puis, un matin quelle douce allégresse quand le nuage se dissipe et que la main retrouve la foi…”
Fabienne Verdier
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