"Le clown, c'est le poète en action. Il est l'histoire qu'il joue. Le clown exerce sur moi un profond attrait, justement parce qu'entre le monde et lui se dresse le rire. Son rire à lui n'a jamais rien d'homérique. C'est un rire silencieux sans gaieté comme on dit. Le clown nous apprend à rire de nous-mêmes. Et ce rire-là est enfanté par les larmes.
Sans conteste, c'est l'histoire la plus étrange que j'aie écrite à ce jour. "
Henri Miller (et la peinture)
Le sourire au pied de l'échelle, écrit pour son ami Fernand Léger.
5 commentaires:
"Ce rire là est enfanté par les larmes", oui, c'est aussi ainsi que je le perçois...
Le clown exerce sur moi un profond attrait aussi et en même temps un certain rejet. Il nous apprend l'auto-dérision, certes mais aussi une sorte de non-vouloir voir les choses telles qu'elles sont.
C'est un mystère pour moi au fond de me rendre compte que j'ai toujours eu une sorte de malaise avec ce grimage. Je lui préfère le burlesque ou la gestuelle à la Buster keaton, à la Charlie Chaplin, ou la profondeur du mime Marceau.
J'ai expérimenté plus jeune le temps de longues vacances d'été le costume de clown sur une petite scène de province en tournée. J'ai le souvenir d'une grande liberté cocasse derrière le masque et en même temps d'une grand désoeuvrement de ne pouvoir faire et dire que ainsi accoutrée. Comme une sorte de leurre...
Pourtant certains clowns m'émeuvent, surtout les tristes...
Au "rire sans gaité", le rire du désespoir, je préfère le rire de bon coeur, ou le vrai malheur.
le malheur du clown c'est son uniforme, comme la plupart des "artistes".
"non-vouloir voir les choses telles qu'elles sont" mmh,
et pourtant, c'est étrangement l'inverse... Il y a sans doute des malentendus pour croire que le clown est ainsi dénué de l'essentiel, alors que c'est là tout l'enjeu d'être absolument soi.
Mais je ne suis pas certaine d'avoir encore la réponse complète au sujet d'un certain malaise.
Il faudrait que j'expérimente un peu plus ou en voir plus hors contexte de stage. Ce que je puis t'en dire c'est que cet état de clown est on ne peut plus proche de soi-même ne serait-ce que pour faire feu de tout bois. J'aime la poésie qu' on peut y développer et l'étirement des petits rien, ça j'adore ça m'enchante le réel.Quand on prend le temps de s'émerveiller, on rejoint cette part là de "clown" qui est celle de l'enfance, mais une autre discipline nommeras cet enchantement sans se référencer au clown... alors, je ne sais pas encore poru cette notion de "leurre" que tu évoques.
Leurre contre sincérité ?
Mais c'est vrai, c'est bizarre quelque part le clown... pis y en a pleins de sacrément méchants dans les films. ce n'est pas un figure forcément engageante dû à l'accoutrement et outre les duos de cirque habituelles.
A l'origine on est quand même dans une certaine forme de "ridicule" et de bouffonnerie, de moquerie de dérision oui.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clown
ça peut friser le ridicule du jeu et du je, c'est un travail d'équilibriste aussi. J'en saurais peut être un peu plus à la fin de mon récit...
@Le bourdon
Son "bleu" de travail, tu veux dire...
Tu as raison, les conventions ça colle à la peau.
Bzzz...
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