Rencontre avec Fabienne Verdier, à l'occasion de la publication de ses carnets de recherche "Echos" de 2017 à 2022.

J'avais à cœur de lui faire part de l'inspiration et de l'enthousiasme que me procurent ses toiles.
Ma curiosité est renouvelée à chacune de ses expériences artistiques qui donnent lieu à un ouvrage, sur ses recherches formelles, analogiques et labyrinthiques, qui sont comme un retour de voyage dans des contrées visibles et invisibles.
Fabienne Verdier s'adonne à cette activité depuis plus de 30 ans, avec une ferveur et une ascèse rare, qui lui vient de ses années d'études passées en Chine, dans la province du Sishuan.
Seule étudiante française, elle y a suivit pendant dix ans, un laborieux et passionnant apprentissage du tracé, avec un ancien maître lettré. A son retour en France, elle développe sa propre technique de peinture et invente son outil; un pinceau géant sans tige et suspendu comme un pendule qu'elle dirige avec un guidon de velo. Cette transformation lui permet alors d'explorer sa présence corporelle directement sur la toile, un corps pinceau-pensant.
Jour après jour, elle apprivoise et accueille la spontanéité du flow et du fracas de la matière sur le support horizontal. selon l'humeur et l'impermanence du vivant.
Grâce à la répétition du geste, à la vibration du moment présent, Fabienne Verdier performe debout, sur les abscisses et les ordonnées d'une toile où l'invisible se joue. Il guide sa main durant la court délai de la traversée de toile qui se veut unique, avec l'acuité d'un sportif de haut niveau.
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Fabienne Verdier dans son atelier. ©Laura Stevens, mars 2021. |
Ce qui impressionnera le plus c'est surement la taille des toiles, l'ampleur des ouvrages, amplifiée par la vélocité de l'outil qu'elle a créée mais également par la vision qu'elle y projette. Une confrontation du microcosme / macrocosme. Elle qui a débuté en gravant scrupuleusement dans la matière de la petitesse, des tampons calligraphiques, elle a transformé et projeté ce savoir-faire venue de Chine, vers une vision plus abstraite, dans un langage forcément universel.
Rencontre entre l'artiste Fabienne Verdier et l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, autour des recherches picturales s'inspirant d'un tableau de Grunewald, représentant le Christ auréolé.
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Le Christ extrait du retable D'HISSENHEIM |