"ENTRE LES MURS", film français palme dorée, ce soir à cannes.
A en voir un extrait il s'agit de ce problème de langage et de références dans le cadre scolaire pour les élèves français d'origines maghrébines et autres:"Bill is cooking", "Martine fait la cuisine" et pourquoi "Aïssata" is not cooking ?"
Effectivement, là est un fondement de la dite "intégration".
Nord Perdu de Nancy huston
"Très récemment, après un débat sur l’exil et le changement de langue dans la ville d’Ajaccio, une écossaise est venue me parler en aparté. « J’ai épousé un Corse, me dit-elle, et voici plus de vingt ans que j’habite ici. Nous avons quatre enfants. Je parle le français constamment et couramment sans problème… Mais comment dire… elle ne me « touche » pas, cette langue, et ça me désespère. »Elle en avait presque les larmes aux yeux. « Quand j’entends « bracken », « leaves », « fog », je vois et je sens ce dont il s’agit, les couleurs ocre et marron, les odeurs de l’automne, l’humidité… alors que si on me dit « fougère », « feuilles », « brouillard », ça me laisse de glace, je ne sens rien."
Pour l’auteur, le sentiment d’exil, le fait de se sentir « étranger » serait à relier à l’enfance qui est le socle de notre identité, et ceci malgré les nombreuses années passées à l’étranger à l’âge adulte . Chaque exilé est coupé en deux : une partie de lui-même reliée à ses origines , l’autre partie intégrée dans le pays d’accueil et inconnue des proches restés au pays . Deux vies qui s’ignorent…ce qui génère sentiment de solitude mais aussi richesse et ouverture .
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