01/02/2010

Un voile

« Je ne suis pas rassurée depuis ce matin, le moindre bruit me fait sursauter. D’ailleurs si j’avais le choix, je ne sortirais pas. Je suis totalement vulnérable. Depuis hier, je ne sais plus pourquoi je fais ça. Sans certitudes, impossible d’affronter la rue. Cette expérience est trop compliquée. Je n’ai pas voulu me glisser dans la peau d’une musulmane mais me cacher de manière gracieuse au regard des autres. Et continuer à vivre normalement. Ce qui s’avère interdit avec une telle image religieuse. On ne s’en approche pas, c’est presque iconique. La liberté d’être n’est pas compatible avec les dogmes du sacré. Le voile appartient aux musulmans. Et il fait peur. »



Bérengère Lefranc, artiste plasticienne déjà évoquée par ici, livre aujourd' hui une part intime d' elle-même, cachée au regard des autres pendant un mois, sous un vêtement crée et assimilé à la burqa, de par son long voile qui recouvre entièrement le visage.

Pourtant loin de la polémique actuelle, sa démarche reste cohérente avec ses travaux de mise en scène du corps et du vêtement depuis une dizaine d'années.

« Je ne cherche pas à prouver mais à éprouver »,

Interview

Un semblant d'humanité que d'autres femmes taisent, soit par choix soit par contrainte, mais le peu de paroles qui s' en trouvent alors libérer même par le biais d' une expérience artistique ne peut que donner à entendre une relation intime que le corps féminin se voit contraint de taire.

Une voix courageusement salutaire.

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