11/08/2010

A propos d'Elsa

«La connaissance de la vie est comme le sable : elle ne salit pas.» 
Elsa Triolet  - Extrait de Luna-park 

J' ai découvert l'oeuvre d'Elsa Triolet il y a quelques années, en visitant le Moulin où elle vécut avec
Louis Aragon. Un endroit envoûtant et serein, comme on rêverait de posséder.

  Suite à la lecture de"Luna park" et bien d'autres ouvrages, j'ai été vite séduite par cette femme d'origine russe, inspiratrice, qui a peu exciter les médias de son temps pour son oeuvre littéraire sinon pour les tords qu' elle aurait eu à être une farouche partisane communiste.

On m'envoie parfois des articles sur Elsa,

Fragments reçus ce jour ...

"Elle exerçait son métier d'écrivain en son entier. N'oublions pas qu 'elle fut, entre autres, la traductrice de l'oeuvre de Tchekhov, c' est elle qui a fait connaître en France le poète Maïakovski. Elle faisait cela avec une grande humilité. Elle a également écrit de très beaux textes de chansons. Elsa avait un vrai goût musical. Accordons crédit à Jean Ferrat qui disait d'elle:"Elsa est une magnifique écouteuse". 
J'ajoute qu'elle était un magnifique personnage de femme généreuse, courageuse, fidèle. 
Elle aidait ses amis au point d'anticiper leurs besoins. Elle se mélait à son siècle avec tout ce que cela implique de sacrifices et parfois de temsp perdu. Elle était le moteur de l'aide et de l'accueil apportés alors à des écrivains, mais aussi à des musiciens comme Rostropovitch. A tout cela, Elsa était essentielle.
Je plains ceux qui auraient pu avoir la chance de la rencontrer et se le sont refusé.
Elle alliait l'élégance du coeur et celle des vêtements avec un rapport très amusant à la mode. Cette élégance se portait aux choix des objets, des manières de vivre.


Au Moulin, le jardin doit être associer à Louis (Aragon). C'est lui qui en revenait hagard et couvert de terre après avoir arraché les mauvaises herbes. Elsa, c'était les bouquets. Pour rendre la maison accueillante aux amis."


Propos d' Edmonde Charles-Roux, académicienne du Goncourt.
Journal l'Humanité du 10 juin 2010 - 

8 commentaires:

Blue a dit…

Joli texte qui donne envie de connaître cette personne...

LE MAMI a dit…

La vie, comme le sable, file entre les doigts.
Baltha

laurence a dit…

La Lubianka sinistre... place mais le musée de Maiakowski avec des photos de Lili Bric soeur d'Elsa...

Zoë Lucider a dit…

D'Elsa Triolet, j'ai beaucoup aimé "le cheval blanc". Encore une femme que la gloire de son compagnon a tenu dans un second rôle. muse, pas de problème; Mais auteure!

Laure K. a dit…

@Helena
oui, à decouvrir, Luna Park en premier:

"Des lettres d'amour. Plusieurs expéditeurs, une seule destinatrice. Invisible et présente. Un poète, un homme d'Etat, un journaliste, un grand savant... et tant d'autres essayent de la suivre dans ce qu'elle appelle son 'Luna Park', avec des attractions terrestres et célestes. Qu'est ce que les hommes lui trouvent donc à cette Blanche Hauteville ? Peut-être pressentent-ils chez elle un sens de la grandeur. Elle risque sa vie comme un homme. Comme une femme. Car, de nos jours, Icare est femme. Elle va avec ses pauvres ailes, chercher la connaissance dans le bleu du ciel, la vérité dans les puits de la terre, parcourant de blêmes paysages lunaires et désertiques... Blanche Hauteville appartient à l'âge de nylon, elle ne peut ni accepter, ni admettre la continuation d'un cruel âge de pierre dans notre monde civilisé. "

Laure K. a dit…

@Baltha

J'aime beaucoup cette image du sable rapporté à la connaissance -

Laure K. a dit…

@Laurence
tu as vu ça ? Lili Brick, oui, aussi...

Laure K. a dit…

@Zoé

comme Camille...

Fabienne Verdier, rencontre

  Devenir un corps pinceau-pensant, suspendu à la loi de la gravitation. Apprivoiser le tombé d'un drapé d'encr...