16/03/2012

Thérapie de l'Iceberg

Elle est confortable l'ivresse des profondeurs, elle est cotonneuse, souple, superbe, un flottement suspendu entre le vide et le trop plein, et si personne ne vient vous dire qu'il faut penser à respirer, on s'y bercerait volontiers pour l'éternité. Réguler son thermostat intérieur, réduire les distances entre le brûlant et le glacier; cette question d'équilibre savant, unique à soi-même, pour que le poids sous l'iceberg ne devienne pas celui qui tire sans grâce les marins à l'eau, les sirènes à l'huile et donnent à vomir des journées entièrement tièdes.
Heureusement viennent les jours de grâce où, sur le ponton, on savonne en miroitant les battements réguliers d' un albatros,  où la grâce ressemble au naturel, coule de source, s'anime et s'infiltre lentement dans les rainures, des jours qui gorgent un à un les vaisseaux, galbent les cellules, retapissent les parois des baleines, agitent la voile blanche et claquent des bises au vent.

Heureusement, il y a ces heures d'habitudes, ces couchettes d'en-dedans où le corps se repose tellement que l'esprit même fini par faire confiance au GPS. Faire confiance, c'est l'aventure.



4 commentaires:

le bourdon masqué a dit…

envie de camping sur le mont Erebus... Ou l'Olympus. Basta le tiède. Bzzz...

manouche a dit…

Le tiède est délicieux quand il est printanier.

Laure K. a dit…

@Le bourdon
envie de changer le point de vue `?

Laure K. a dit…

@Manouche
car le voici enfin venu...

Fabienne Verdier, rencontre

  Devenir un corps pinceau-pensant, suspendu à la loi de la gravitation. Apprivoiser le tombé d'un drapé d'encr...