17/01/2013

"Je ne blogue pas, j'écris"

Tony Tremblay
Revue Zinc- 2007


 " Parfois l’autoréférence et la démocratisation du moi vont jusqu’à la 
destruction du sens, du mot même, jusqu’à la destruction de l’art des 
mots par abus de démocratisation de l’ego.
  Que l’un n’ait aucun visiteur comme l’autre un million de visiteurs par semaine, ça ne change plus rien. La multiplication des blogues 
tend à fragmenter jusqu’à anéantir toute idée, toute expression inscrite dans la toile des blogues. Nous ne saisissons pas encore très précisément à quel point tout ce qui se produit ici sur la blogosphère est 
en train de muter, de transformer, d’adapter la manière de penser l’écri
ture, son aboutissement, et par le fait même, la littérature. "

4 commentaires:

LE MAMI a dit…

Si la littérature existait encore nous lirions que notre monde, notre civilisation sont à l'agonie. Personne ne sait écrire cela. Notre civilisation nous a détruit tous, un à un, à commencer par ceux qui nous auraient alertés; quand bien même certains le feraient encore nous ne les entendrions pas.
Je m'autorise à te tutoyer ici Laure puisque tu m'y invitais récemment, dis à Zinc, s'il est encore de ce monde, de s'atteler au roman de la fin du monde.
H./S.

Blue a dit…

Keske tu en penses, toi Laure de ce que dit Tony?

alex-6 a dit…

je pense comme toi que le blog fait évoluer l'écriture... peut être vers une nouvelle forme d'écriture automatique comme écrivait Aragon "la terrible aventure se poursuit à une vitesse folle et quand le film permet de voir le visage des acteurs on n'a plus envie de regarder tant leur expression est intime
je me dérobe aux démons persuasifs de l'investigation"(1919).

ps:sur t'as réponse à mon commentaire précédent: il est toujours temps d'en finir avec certains blocages de la pensée et d'élargir notre manière de respirer.

Laure K. a dit…


@Hervé
Je ne sais que répondre à ton pessimisme, Hervé. Ce n'est pas là ma vision.

@Hélenablue
Je ne sais pas aujourd'hui si on peut sans s'égarer à tirer des conclusions de ce que sont les blogs pour la littérature.
S'ils seront ou auront été une sorte de laboratoire d'expression libre, d'écriture quotidienne partagée autour du "moi démocratisé"
... je n'en sais rien. Tony Tremblay semble avoir goûté à quelque chose de l'ordre de la destruction, de la fragmentation et de l'anéantissement
de toute expression. J'aimerais mieux savoir d'où lui vient ce sentiment là.

Pour ma part je tiens à laisser libre court à ces écritures pour ce qu'elles sont, une 'écriture contemporaine inégalée. Je crois que le non sens au contraire n'a pas lieu d'être. Sinon nous ne serions pas là, quatre ans après. Je ne sais pas, c'est à vous de me le dire.

@Alex
Quand le film permettra de voir les visages des blogueurs, leurs paroles n'en seront que plus incarnées.
En fragmentant l'espace, le temps, l'image, on peut donner à voir et à entendre différemment qu'autour d'un blog, tout en conservant
cette part d'inconnu qui nous plait tant.

Fabienne Verdier, rencontre

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