Petite fille, je n' aimais pas la danse.
(photo empruntée à l' atelier de françoise)
A cause de ce truc ridicule appelé "tutu", du juste au corps moulant qui faisait ressortir le bidon, et des sauts de chats qu 'il fallait faire par deux en diagonale, et je ne sais quoi encore ... je n' aimais pas non plus l' autorité exacerbée des profs de danse.
J' ai arrêté très vite pour le tennis.
Mais je suivais les spectacles de fin d' année de ma soeur et de toutes ses copines, intriguée par ce mélange de challenge répétitif annuel d' avant spectacle:
le goût de l' effort, les histoires douloureuses sur pointes, les coups de gueule de la prof ...
Un univers fascinant parce que le résultat était toujours si émouvant.
L' émotion que ça me procurait de les voir sur scène, le bonheur de ressentir toutes ces énergies des ballets aux mille couleurs, la fierté de reconnaître les unes et les autres et de les découvrir toutes ensemble dans des compositions en état de grâce.
Et puis toujours, le final ... applaudissement en cadence ... envie que ça ne finisse jamais.
La danse est pour moi un art majeur comme la musique, il convie à la Grâce, et pas seulement.
C'est dans cet état de grâce et d' énergie que je suis sortie du ballet de Béjart,
Un tour du monde en 80 minutes ... beaucoup d' élan et de vitalité donnés par cette troupe de danseurs.
Comment le chorégraphe réinterprète des classiques de pays si différents, comment renaît le Sacre du Printemps sous des rythmes et danses d' Afrique ... tout le cheminement d' un homme rejaillit sur le corps de ballet, les corps dansants qui l' accompagnent, une compagnie de danse c'est une équipée qui confronte son langage aux autres en dansant, s' enrichit de l' ailleurs.
Je suis assez "bon public", et loin de l' élitisme pur, même si d' autres chorégraphes me touchent, aux antipodes du "ballet spectacle show" de Béjart !
Et chaque fois, je sais au fond de moi que mon corps demande à être dans cette énergie là beaucoup plus souvent.
A être dansant.
Et Vivante, terriblement vivante.
2 commentaires:
j'ai commencé la danse en revenant de Moscou... de la danse classique très classique j'avais besoin de cette forme de ce cadre pour faire face à la solitude ce placement parfait m'aidait à me retrouver je sors d'un cours de danse bien mieux que je n'y suis entrée et il m'est arrivée d'y aller chaque jour...dans des passages un peu douloureux une sorte de lutte de corps à corps avec l'espace et le temps...
@laurence
et bien j' entends parfaitement, très nettement ce besoin, cette nécessité depuis longtemps... en fait, je vais cesser de laisser hurler mon corps, il faut que je danse, maintenant.
Peut être la discipline du classique permet justement un maintien aussi mental ?
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