Il y a un an ou plus, la petite est entrée dans un magasin où on pose un casque sur sa tête pour écouter de la musique. Elle les a tous fait, un à un. Puis je l'ai vu arrêté sa course et taper du pied pendant 5 bonnes minutes, ce qui était long. L'album s'appelait "Bretagne". Je lui ai offert, c'était le premier disque de sa vie qu'elle choisissait. On n'oublie pas ça, son premier disque.
Nous l'avons écouté souvent, sans les craquements des sillons du vinyl de mon premier disque à moi, elle m'a replongé dans cette âme bretonne qui m'est chèrement mélancolique de souvenirs arrachés. Mes amis de là-bas se ficheraient pas mal de moi de savoir que je vibre aux sonorités de la très starisé Nolwenn Leroy. Si ça m'émeut, qu'est ce que ça change ? j'y suis plus les amis, en Bretagne. Et je crois pas pouvoir un jour tout y recommencer même si le pays m'enchante toujours autant par sa langue, sa culture, sa nature. J'y ai accroché un peu trop de mon âme, voire de lucidité.
Les cartons trésors d'Anita Conti, la rue du port, mes disquettes d'écriture quotidienne, les allers-retours vers les îles, les plongées sous-marines, la follitude du théâtre shaekspearien. Mes yeux éreintés aux pixels et au rhum des fins de soirées tentant de retrouver un peu d''infinitude dans l'horizon marin. Il y a trop d'âmes amies parties en mer pour que je m'y sente sereine.
Hier soir nous étions au concert.
J'ai descendu la petite au plus prêt de la scène, j'ai pesté contre les agents de sécurité, et on a regardé la belle Nolwenn qui, sans être une bête de scène porte de sa voix superbe la culture bretonne (même la plus typique et redondante mes aïeux, je sais bien !) vers les générations suivantes. C'est une belle langue, pour tout ce qu'elle emporte avec elle. Et cela est très bien ainsi.
La Bretagne petite, oui, on y retournera souvent, je te le promets... mais en vacances.