29/07/2012

Perception volontaire





Héritière de l’Abstraction géométrique, du Gruppo T, et de l’Op Art des années 1960, Esther Stocker poursuit les recherches autour de la vision optique et de la perception spatiale, dans une approche sociale et contemporaine, influencée par les nouvelles technologies. Ses œuvres s’élaborent au moyen d’un discours mathématique très précis, partie essentielle de son processus de création. La réflexion de l’artiste se centre sur la question suivante : « Comment un système parfait est-il en vérité imparfait ? ». Ses structures géométriques se construisent à partir de modules se répétant à l’infini, qui créent un rythme visuel en apparence régulier dans lequel l’artiste introduit des accidents, générant ainsi un nouveau rythme adjacent. Cette intrusion d’une rupture dans l’équilibre optique, comme dans l’architecture maniériste du XVI ème siècle, permet alors de créer de la surprise et de l’émotion, de briser l’ordre et la dimension plane.



Les installations d' Esther Stocker répondent pour moi, là, maintenant, au travail essentiel de déconstruction d'une image, d'un système de pensée, d'où naissent désir, création, projection et tourment.
Non pour anéantir le système ou le mode de fonctionnement mais pour y accéder et créer les interférences nécessaires à sa compréhension.
Mieux percevoir ce qui se trace, l'accepter comme tel, le reconnaître, et l'idée de briser l'image, la continuité. Ces représentations fragmentaires dans l'espace me paraissent tantôt vertigineuses tantôt géniales, tout est affaire de perception et de la façon dont on la perpétue, dont on la maintient dans sa forme ou pas. Avec l'idée souveraine de dépasser les premières sensations.



8 commentaires:

LE MAMI a dit…

Bonjour les neurones.
H./S.

le bourdon masqué a dit…

rien sur le cinquième postulat d'Euclide? Merdre!
:-)
Bzzz...

manouche a dit…

Léger malaise sur la première image, grave docteur?

Laure K. a dit…

@Hervé
oui, bonjour Hervé !

Laure K. a dit…

@Le bourdon masqué
Pas que je ne sache.
:-)

Laure K. a dit…

@Manouche
Ah ! et voici l'expression d'une première sensation au regard d'une seule image.
Je l'ai changé, est-ce toujours la même sensation ?
Intéressant de se demander ce qui procure le malaise.

La Rouge a dit…

Ah! J'ai des retards de lecture de blogues là. :) Mais je me suis fixée sur la dernière phrase et ça m'a fait décoller. «L'idée souveraine de dépasser les premières sensations.»

Quel thème... tu ne trouves pas?

La perfection et l'imperfection est liées, elle existe ensemble aussi sûrement que le noir et le blanc. L'idée c'est d'ouvrir nos yeux et en arriver à les voir cohabiter ensemble, enfin pour moi bien entendu, ma version. Quand je regarde tes images, j'ai le mot dissonance qui me revient en boucle comme de la musique déconstruite.

C'est un billet qui donne de l'énergie ça.

MERCI!

Laure K. a dit…

@La Rouge

Cela s'apparenterait à ne plus voir en se contentant d'éprouver telle ou telle sensation ou émotion.
Il s'agirait de plonger au travers des images que la pensée concède comme au travers d'une énorme vague en sachant très bien que l'on sortira la tête du rouleau.
Je ne peux faire abstraction de l'image en tant qu'art visuel sans la rapprocher de l'image que fabrique la pensée. C'est de cela qu'il s'agit, pour moi. Mais ces images cahotiques "dissonnantes" écris-tu, sont extrêmement dynamique, il y a là un passage instructif. Il y a un livre qui m'accompagne dans le cheminement de tout ce que je poste ces jours-ci, qui est tombé à pic par hasard, évidemment, je l'évoquerai peut être plus tard, mais il m'aide à traverser certains états qui ressemblerait à ces espaces
là et à tenter de les voir, de les regarder de prêt. Une autopsie du sentiment. A la fois dynamique et perturbant parce que ça oblige à changer soudainement son point de vue, à détruire l'image, à déstabiliser pour mieux renaître, ça va jusqu'à là, oui. Tant mieux qui le soit ce billet énergisant !

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