26/10/2011

... on a Spotlight

Marre de toute cette poésie bureaucratique,
Je mets les voiles quelques jours... parce que c'est encore ça de vie à vivre.

Je vous emmènerai bien mais nunurs prend déjà tout la banquette arrière...

Attends-moi Manouche ...


A tout à l'heure,
Prenez soin de vos gencives, on ne sait pas ce que sera demain sous la dent.


25/10/2011

Je n'écris rien qui vaille...

la peine de s'y arrêter, des jours.

"Range ta chambre, fais la vaisselle, et calcule ton déficit budgétaire sera parfait pour un mardi" a dit la voix haute du sommet de mon crâne qui me relie à la Terre du Concret. La terre du Bas, pas celle du Milieu versant Tolkien. Sous la couette serait bien plus plaisant mais ce n'est pas l'ordre du jour...

"Résoudage de créance et solliquettes déficitaires" serait le début du poème...
au cas où vous auriez de l'inspiration monétaire en jachère.

Vive le redoux-doux octobral...

21/10/2011

Voix textuelle


"C’est l’enfance d’une évasion.

Née à trois heures sous les forceps, Jeanne sur la peau de qui on peut déchiffrer cette tache de naissance : Tu vieilliras mal.

"Je tisse d’étranges tapisseries que je défais quand je ris."
Jeanne pourrait rester là des siècles à mâcher son épi en guise de paradis.
                                                                     
Mais à treize ans les premières voix font irruption à même la vie.
Marie ouvre la bouche et tout s’éteint.
La Vierge parle à Jeanne (Seigneur sa voix résonne comme dans une salle de bains), elle la chérit, quel mal de tête, quelle audace, et si fière, quelle honte.
Jeanne grimace et de toutes ces voix fait un paquet aussitôt mis aux oubliettes.

Trois jours, et de nouveau la Vierge se déverse dans son oreille.
Seule Jeanne la voit, Sainte Vierge au milieu des vendangeurs. Elle paraît si jeune. Jeanne se cache dans les fougères.

Deux jours encore et la Vierge parle sans énigme.
- Tu as la clé, j’ai la serrure."



Extrait de "Sainte dans l'incendie" de Laurent Fréchuret 


Sainte dans l’incendie

« Il te faudra bien faire un beau jour comme tout le monde‚ attendre le soleil‚ la pluie‚ l’ange agricole et les siècles des siècles‚ inhumaine‚ ne te cherche pas de malheur dans les rêves‚ ne t’invente pas de marques‚ refuse à ton corps ce chômage‚ prends en honte ce monologue de sourde‚ ce luxe de double vie‚ il suffit de vivre brave et de mourir dans du linge propre. »
La mère crie au nez de la famille.
« Jeanne s’en va. Tout est foutu. Elle veut refaire l’histoire de France. »

Sainte dans l’incendie est une fantaisie héroïque‚ une suite de variations sur une petite paysanne de légende‚ brûlée par la vie‚ traversée par des voix oubliées‚ échafaudant une autre histoire de France‚ faisant théâtre de tout. La traversée au pas de course d’une petite vie infinie. 
Il s’agit d’une rêverie éveillée, d’une action d’enchantement, des intuitions d’une ignorance infuse, d’art naïf, d’une fraternité dans les ruines, d’un amour anachronique, d’un hommage au jeu du fou au pied du bûcher, d’une confidence, d’une lutte joyeuse, d’un dialogue public. L’ombre d’une chance.
De la matière pour une athlète du verbe.


Un texte interprété par Laurence Vielle dont j'ai déjà évoqué ici mon admiration, à l'écoute de sa  distillation poétique et phonétique, non pas son phrasé mais son "marcher textuel".
Si ça vous tente, j'y serai sans doute ce week-end.
Du 13 octobre au 6 novembre
Maison de la poésie, 
passage Molière, 
157 rue St martin, 3ème arr Paris.


 

20/10/2011

L' Oeil frontière


Gisèle Freund

L'Œil frontière
Paris 1933-1940

du 14 octobre 2011 au 29 janvier 2012


La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent consacre sa 16ème exposition à la photographe Gisèle Freund (1908-2000), dont l’oeuvre sera présentée à travers une centaine de tirages et de nombreux documents d’archives.

Née à Berlin, Gisèle Freund est contrainte de fuir l’Allemagne en 1933 pour rejoindre Paris. Durant ses années parisiennes (1933-1940), elle publie sa thèse La photographie en France au XIXème siècle, réalise ses premiers photo-reportages et se lie d’amitié avec les libraires Adrienne Monnier et Sylvia Beach, grâce auxquelles elle rencontrera de nombreux écrivains. Ces rencontres, d’abord intellectuelles, donneront lieu à toute une série de portraits en noir et blanc, puis en couleur, technique nouvelle et rare à l’époque. Malraux, Cocteau, Gide, Colette, Valéry, Zweig, Joyce, Woolf… une impressionnante galerie de portraits d’écrivains contemporains, photographiés parmi leurs livres, est au cœur de l’exposition qui s’attache à cette période clé de la vie de Gisèle Freund.

La Fondation est heureuse de présenter, en partenariat avec le Fonds Mémoire de la création contemporaine (Fonds MCC) et l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), le travail de cette artiste pionnière, dont la dernière rétrospective remonte à 1991 au Centre Pompidou.

Touchée


Une pensée reçue par mon dear friend Nils.,
so true...

17/10/2011

Polisse


Bande annonce du film: Polisse de Maïwenn


@Melody et pour ouvrir le débat...

Merci Melo d'ouvrir le débat à fortiori "gagner d'avance" pour ce film.

En l'occurrence, je ne l'ai toujours pas vu, mais je viens de lire l'article du monde que tu mets en lien, un des rares négatifs d'ailleurs, donc c'est tout à son honneur que de le lire.

En voici un extrait:
(...)
"de purs clichés.
Certains, les moins nombreux, sont admirables, comme la mère malienne qui veut abandonner son enfant afin qu'il dorme sous un toit. La plupart sont abjects : la sous-prolétaire qui masturbe son nourrisson par pure bêtise, l'adolescente qui suce les garçons pour récupérer son téléphone parce que "c'est un beau portable", le bourgeois incestueux qui invoque le désir enfantin pour se justifier et le policier gradé qui défend ce dernier, sans doute par solidarité de classe."

Maintenant, il m'est donné d'entendre que ce que l'auteur nomment "clichés" s'appuient à mon humble avis, sur quelques faits réels qui sont certainement en deçà de toute fiction. Qu'il n'ait pas envie de les voir comme une vérité, même mise en scène, reste son problème à lui.
La réalisatrice ayant fait un stage intensif dans la brigade, elle en sait sûrement bien plus sur "les clichés" que ce journaliste. Et je vous invite très fortement à lire cette interview de Maïwenn où elle évoque très concrètement les problèmes liés à la représentation de la violence des mineurs, et le travail effectué avec la Ddass pour filmer les enfants. Parce que lorsqu'il s'agit de re-présenter les violences pour les dénoncer, on se confronte tôt ou tard à à une responsabilité morale.

Quant à "l'instrumentalisation des enfants par le scénario et la mise en scène" qui permettraient simplement de dresser les portraits adultes de la brigade, selon le journaliste, et bien j'attends de voir le film pour me prononcer. Mais je pense que la corrélation entre "violence enfantine VS symptôme adulte" doit bien avoir un lien quelque part. Au vu de l'article, je me dis que ce journaliste est peut être passer à côté du film ou tout simplement pour se démarquer des autres. Voilà, ce que je pense.
A voir...

En attendant, je fais ici un parallèle avec le spectacle de théâtre "Enfant"de Boris Charmatz, présenté  à Avignon cet été, et dont Laurence faisait écho sur le post précédent.
A contrario, après avoir lu des papiers et vu une bande annonce de ce spectacle, il me parait notable que l'utilisation ici des enfants dans une représentation scénique soit un tantinet moins maîtrisée et bien moins habile que dans le film Polisse.
A voir...


Tout ceci alimente quand même une vraie bonne question qui est celle de la représentation en 2011, de l'enfance violentée, qu'elle soit cinématographique ou scénique. Et quoiqu'il en soit, aborder ce sujet n'est jamais vain.

Au seuil

Sculpture George Segal





"Le sommeil de l'enfance s'achève en oubli."
 


Victor Hugo  L'homme qui rit

15/10/2011

Petit tour à l'Ex-position

Il y avait un texte en exergue, en incipit, et mieux que cela un "liant" prévu entre les images.
Une invitation.

Il y avait une main tendue à visée unique où chaque minute, heure, seconde répétaient le mouvement vers.
Et il y a eut un avant et un après. Entre les deux... une agression.


" Elles ont l'air de dialoguer entre elles... mais ce n'est que pure apparence. Le vrai dialogue se fait avec vous, vous qui passez. Alors ces images reflètent ce que votre âme y projette. Rieuses ou mélancoliques, elles vont se loger dans votre mémoire. Il y a tant de place ici pour le quotidien et le rêve."


Puisqu'on m'y invite,  je vais projetter dans cet entre deux ces quelques mots.
La main tendue ressemblerait au douloureux espoir de ces mots qui n'ont pas pu prendre place là où ils étaient prévus. Le sens en a été brisé. Etouffé. Une fois encore. C'est toujours une fois de trop, non ?



On ne peut s'empêcher de donner du sens. On ne peut empêcher la volonté d'acquérir un peu de grandeur, ni de rêver ces images dans un espace unique et plus grand, là où chacune aurait l'espace de dialoguer librement.
 
Je suis allée ensuite boire des canons avec Le bourdon masqué qui s'en est tenu au jus vitaminé, parce que j'avais grand soif de verres alcoolisés.



09/10/2011

Blogueuses sous imprimante

 pour Laurence & Blue

Il y a des jours déprime
 Il y a des jours imprime

Ce jour-là, deux de mes amies blogueuses surfaient sur des ramettes de papier non virtuel.
Il était bon de sentir l'odeur de l'imprimerie même moderne,
d'entendre les buses se déchaîner sur le papier, à une vitesse effrénée, et
de poser les mains sur ce qui est (et quoiqu'il advienne), un accouchement.

En rentrant chez moi, 
sur fond de ciel bleu gris métallique
une double impression colorimétrique.


07/10/2011

Brodeline



credits photo


Travail de haute couture que celui des relations humaines, comparable ce jour à une broderie bretonne.
A cause que l'océan en borde les côtes.

02/10/2011

non, rien.

Je ne sais plus bien quoi mettre ici.
Ni trop, ni trop peu, ni trop moi, ni se répandre, se reprendre, et donner du mou au chat...
Evidemment camarade, si je reste dans mon coin, dans un coin de ciel bleu qui a tout l'air du vide, ça appauvrit la rime. Rester sur son petit lopin de terre connu ici ou là, s'en contenter sans compter.
Et moi je suis si riche; au point de dresser un étal avec du rien.


Douceur dominicale

Fabienne Verdier, rencontre

  Devenir un corps pinceau-pensant, suspendu à la loi de la gravitation. Apprivoiser le tombé d'un drapé d'encr...