29/04/2012

Le Printemps d'Erable


Les étudiants québécois ont dressé des carrés rouges en signe de refus et de colère, depuis 2 mois de cela, face à l'annonce d'une nouvelle hausse importante concernant le financement des droits de scolarité en Université. Ce jeune homme ci-dessus, donne un  juste résumé de ce que je pense au jour d'aujourd'hui. Faudrait donc qu'on ouvre un peu mieux les yeux là, au-dessus de notre élection présidentielle, qui de toute façon ne changera pas la donne. La minorité "bourgeoise", le grand capital disons, a décidé de se faire l'Europe entière et les peuples de façon générale, car l'humain ne leur sert plus à rien. Voilà, en résumé ce qui ressort de ma dernière discussion avec une amie qui oeuvre contre la dette. Ce gars-là est syndiqué, bien et il dit ce que je veux entendre, bien. Et alors ? et alors c'est ce en quoi je crois.



Cet après midi,  je regardais mon neveu de sept ans qui jouait à "Age of Empires", un  jeu de stratégie sur ordinateur, où l'on doit maitriser les ressources d'un territoire, contrôler les rendements des populations ( cueillettes, coupe d'arbres etc) et optimiser son armée attenante. L'objectif final étant de réduire à néant une autre civilisation. Bon. J'étais assez fan du Risk dans ma jeunesse, alors je ne vais pas condamner bêtement les jeux new wave sous prétexte qu'ils rassemblent tout la beauté de l'univers libéral. Disons que contrairement au Risk qui se jouent à plusieurs autour d'une table, "Age of Empires" permet de s'isoler tranquillement pour se sentir maître du monde. Et ça, Ho que non ça n'est pas gravement éducatif à sept ans. Tout dépend si les parents assurent un minima de prise de conscience du monde réel environnant. Ce n'est pas le cas.
"Mais les paysans y mangent quand ? "..., "et il y a un village avec des enfants ou bien ?... font quoi quand ils bossent pas ?... ils font que ça, ok - Mais..."

Age of Empires demande au joueur de développer une civilisation à partir d’une tribu vivant de la chasse et de la cueillette jusqu'à un empire de l’âge de fer. Pour gagner le joueur doit collecter des ressources lui permettant de construire des bâtiments, de développer de nouvelles technologies et de créer une armée capable de défaire l’armée adverse et de détruire sa base. Les ressources doivent également être préservés puisque celles-ci ne se renouvelle pas pendant la partie ; lorsqu’un arbre est abattu celui-ci ne repoussera pas
Je deviens peut être un peu vieille pour n'y voir que la suprématie de l'Entertainment du divertissement mais quand même...  j'en connais des adultes qui y jouent, et ce, malgré leur degré de conscience- Alors à quoi ça sert de s'être bourré d'informations pis de rien en faire d'autre que de les dégobiller entre deux pintes ? et de n'avoir résolu que de prendre le maquis en cas de conflit ?
Bourrés et consentants par dépit. 

La solution à tout cela c'est quoi ? ai-je demandé à mon amie contre la dette. Et bien il faut se regrouper parce que seul on ne vaut rien. S'informer, ne suffit pas. Il faut agir aussi, discuter, prendre part à des actions. Je n'y suis pas encore.
Une amie grecque qui vit entre le France et la Belgique passe la plupart de son temps à faire des conférence autour de la situation de son pays, de la dette, et elle est abasourdie par le Français qui dit, "boaf, oui mais nous c'est pas la Grèce, on verra venir"... On ne verra rien venir du tout oui parce qu'on ne veut pas voir.
Vu qu'il y a ici du compatriote québécois je ne peux pas laisser passer ça sans vous dire qu' on a enfin évoquer des manifs étudiantes au Québec à la tivi française, même que dix sec... et alors ? et alors je fais passer. Et je soutiens ceux qui se battent pour ce  qu'on nomme des droits, comme celui de s'éduquer gratuitement. La prochaine salve est proche.


Sinon c'est , ici, et aussi.

27/04/2012

Intuition


"le compromis, en art, n'est pas une solution... il faut rester soi-même, rester entier et en même temps rencontrer l'autre à mi-chemin "

Hélène Grimaud - Empreintes 
(Arte- 27/04/2012)



STRIP- teaser

Aller là, où la lumière ...

"Etre ou ne paraître"

Un travail tout à fait... tout à fait pertinent, je dois dire.

Nicole Tran Ba Vang


Artiste plasticienne d’origine vietnamienne, Nicole Tran Ba Vang vit et travaille à Paris.
Elle s’est d’abord imposée dans le paysage de la photographie française contemporaine.
Issue de la mode, l’artiste conçoit toujours des « Collections », comme elle nomme aujourd’hui chacune de ses séries photographiques.
Elle joue avec les codes et les mécanismes de ce domaine qu’elle connaît parfaitement, tout en reprenant son langage visuel.


Ses images interrogent le culte de l’apparence et ce qu’il dévoile de nos préoccupations identitaires. C’est avec un certain humour et une apparente légèreté que l’artiste continue d’ausculter en profondeur ce phénomène insaisissable et incontournable, dans ses dimensions à la fois sociales et psychologiques


Nicole Tran Ba Vang s’est fait connaître avec des images paradoxales dans lesquelles elle déshabille ses modèles en les habillant d’une seconde peau, les parant d’étranges « habits de nudité ». Ces images à la fois séduisantes et dérangeantes perturbent la perception de ce que nous possédons de plus immuable - notre peau - en l’accessoirisant comme un élément interchangeable de la garde-robe idéale.

« Etre ou ne paraître », c’est par ce jeu de mot que Nicole Tran Ba Vang aime alors à définir les enjeux de son travail.

Depuis 2003, elle réalise des séries photographiques qui étendent sa réflexion sur l’identité : ses femmes-caméléons ont la peau brodée, prolongeant dans leur chair les délicats motifs qui ornent les murs dans lesquels elles semblent vouloir se fondre.

Avec sa nouvelle « Collection Automne/Hiver 2007/08 », les personnages sont brodés et emprisonnés dans les murs avec les motifs du décor, faisant redoubler ainsi le jeu ambigu entre le réel et le fictif. L’artiste prolonge ainsi ses recherches sur la relation du corps à son décor, de l’individu à son environnement. Ces photographies sont intégrées à une installation, dont les murs sont directement rebrodés créant ainsi des wall-embroideries.

En créant la scénographie et les costumes de Eldorado, une pièce chorégraphique d'Angelin Preljocaj de 2008, elle signa sa première œuvre pour le spectacle vivant.

25/04/2012

L'autre cinéma



J'ai réchappé une heure aux idées glauques en écoutant Alain Cavalier cet artisan filmeur, dont l'humilité et les paroles sont une vraie bouffée d'oxygène. A l'occasion d'une rétrospective à la cinémathèque de Paris, il s'exprime sur son savoir faire, un truc très personnel, un écrivain de l'image, qui possède sa micro-économie personnelle, un dépouillement, une sobriété à être au monde, à s'alléger pour mieux voir, mieux entrevoir.
Je voudrais me glisser dans les salles de la cinémathèque dans les prochaines heures...


Nan, sans dec!

"moi je voulais que ce soit Marine" a dit la fille de 12 ans, assise en face de moi, cachée par un pot de fleurs, le regard pas bien sûr. Je n'ai pas haussé le ton, ni les sourcils, j'ai attendu que sa tante lui explique qu'elle ne pouvait pas aimer Marine puisqu'elle ne voulait pas d'étrangers sur le territoire français et que son grand père à elle était italien. Douze ans. "Pourquoi elle, Marine ?", "pour le boulot, tout ça"... ah, hum. Je n'ai pas pû tenir un conversation d'envergure par manque de temps, je lui ai juste dit que si le FN passait un jour à la présidence ce serait la guerre civile; parce que je le pense et que je trouve l'impact d'une guerre civile assez parlant à 12 ans. Je n'ai pas songé aux législatives tout de suite qui s'annoncent assez inquiétantes.

Je suis juste K.O. par tout ce que j'entends ici et là dans les interviews où l'on sonde ceux qui ont votés Marine, j'essaye de comprendre. J'ai peur de comprendre.




23/04/2012

Previously...











 Avr 21 
PREVIOUSLY ON TEXTAPE 


Alice a enfin retrouvé la trace de Rapha Delagorge, cette  fille qui lui ressemblait étrangement et qui semblait être la nouvelle meuf de Roland Barthes. En la suivant, Alice a atterri dans une boite SM très connue à Paris. Une soirée mémorable dont elle ne souvient plus. Coïncidence, le lendemain, Roland Barthes a été, selon Libé, retrouvé mort par sa femme de ménage dans son appartement. Un détail perturbe Alice : Roland Barthes n’a jamais eu de femme de ménage - oui comme tout bon control freak il aimait à passer l’aspirateur névrotiquement le matin au réveil.  Mais le fait le plus troublant le voici : si Alice ne se souvient pas de cette fameuse soirée SM c’est pour une bonne raison,  quelqu’un aurait cherché à effacer ses souvenirs en lui faisant ingurgiter une forte dose de Stilnox. (N’essayez pas de reproduire cette expérience chez vous, c’est très dangereux). Une question se pose alors : Pourquoi ?












Avr 23
ALICE, DON DRAPER et Marine le Pen.
 

ALICE : Tin j’ai l’impression d’aller chercher les lecteurs avec les dents aujourd’hui.

DON DRAPER : Fais voir tes stats, ah oui putain c’est la dépression.

ALICE : Je crois qu’en fait les gens s’en foutent de savoir de quoi Roland Barthes est mort.

DON DRAPER : Oui aujourd’hui les gens parlent de Marine Le Pen et c’est tout. Ils se regardent tous d’un oeil suspicieux pour savoir qui dans sa boite a voté FN.

ALICE : Clair. Viens, on dit que Roland Barthes a été tué par Marine Le Pen.

DON DRAPER : Grave. Mais pourquoi ?

ALICE : Parce qu’il en savait trop sur elle.

DON DRAPER : Genre quoi ???

ALICE : Genre il l’aurait croisé dans une boite SM.

DON DRAPER : Nan, j’ai mieux : Rapha Delagorge, la maitresse SM de Roland Barthes avait aussi pour cliente Marine. Oui, à force de vouloir faire du mal aux gens, Marine Le Pen a régulièrement besoin qu’on lui remette les idées en place à grands coups de lattes.

ALICE : Mais un jour qu’il avait rendez-vous chez Rapha Delagorge, Roland Barthes tombe sur Marine à quatre pattes en train de se faire fouetter…

DON DRAPER : Impossible de gagner les élections dans ces conditions, du coup, le FN butte ce pauvre Roland.

ALICE : Plausible…

DON DRAPER : Mais ?

ALICE : Ch’sais pas je suis pas convaincue.

la suite de cette série à courbes sur Les Textapes d'Alice -

22/04/2012

ce que j'attends...

Je ne m'illusionne pas plus que cela sur le sort que nous réserve l'après élection, mais j'aimerai concrètement que les prix des denrées baissent, que les transports en commun soit une priorité en région parisienne, que l'avenir de la femme soit égale à celle de l'homme, que l'éducation soit remise au centre ( le mépris face à l'éducation me sidère de non bon sens), que le prix des logements ne soient pas 60 % de nos salaires et que, surtout, aucunes des dettes accablantes ne soient l'apanage des peuples.

Pour tout cela , je m'élèverai, et quotidiennement.

Ce que l'on peut faire individuellement a du pouvoir. A notre manière.
Non, nous ne sommes pas de petits riens.




Arthur Rimbaud, Les Assis

Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,
Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;

Ils ont greffé dans des amours épileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !

Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges,
Sentant les soleils vifs percaliser leur peau
Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges,
Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.

Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ;
L'âme des vieux soleils s'allume emmaillotée
Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.

Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes,
Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour,
S'écoutent clapoter des barcarolles tristes,
Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.

- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage...
Ils surgissent, grondant comme des chats giflés,
Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.

Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !

Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.

Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,
Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.

Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières,
Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés,
De vrais petits amours de chaises en lisière
Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;

Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
Les bercent, le long des calices accroupis
Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules
- Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.

to Mac ...


parce que ça jazze et puis que ça fait du bien, simplement...

21/04/2012

HELP

"La haute nécessité de la vie c'est de vivre le plus pleinement possible(...)
ce n'est pas de tricher avec ce que l'on devient, et même avec son propre corps,
il faut le prendre comme il est, il faut savoir le gérer.  Assumer l'exigence en ce qui concerne sa propre vie, au sens physique ne pas laisser le délabrement et l'affaiblissement s'installer.
Etre toujours dans la situation d'être confronter à l' événement, à l'Histoire, à ce qu' on entend faire apparaître, faire surgir, faire créer.
Dans une époque un peu "gnangnan", ou la plainte est fréquente, où il y a cette espèce de façon de voir la vie comme continuellement menacée et entravée, il faut se prendre en charge suffisamment soi-même, ce qui importe c'est de faire quelque chose de sa vie, c'est ça la haute exigence.
On n'a pas le droit de gaspiller le fait d'avoir été jeté au monde.
Assumer sa vie dans la plénitude et lui donner toute sa capacité d'expression lui donner tous ces moyens de défense contre ce qui peut être asservissement pour elle ou contre ce qui peut être affadissement pour elle."

Georges Balandier 
(Extrait du doc HELP ou Visibilité de Sarah Franco-Ferrer)


J'ai vu ce documentaire hier soir, lors d'une soirée entre filmeurs, j'y ai rencontré de nouveau 
Sarah Franco-Ferrer, la réalisatrice du film. Un documentaire  dont nous avions discuté il y a plusieurs mois, alors qu'elle achevait de le finaliser en solo et m'encourageait pour mes propres travaux.
Un film engagé comme elle dit, où elle a recueilli la parole de nombreux intervenants: intellectuels, politiques, artistes et poètes, qui nous éclairent sur le rôle essentiel de l’individu dans ce monde de sécurité obligatoire. Comment faire? Comment agir? Comment ne pas se laisser envahir par l’abandon?

Des propos qui amènent sans doute plus de questionnements que de réponses, plus de mise en abîme sur son propre sentiment du politique ou encore de ce que l'on entend dans démocratie, un terme qui devait résumer la souveraineté du peuple.
A travers une mise forme bien particulière, la réalisatrice, peu enclin aux schémas stéréotypés des docs de chaîne télé, utilise l'image comme une plastique à tordre, à défigurer au karcher noir et blanc ou à ralentir comme pour y percevoir une peinture de Caravage, comme elle me l'a suggéré en répondant à ma question sur certains passages qui m'avaient paru redondants. A revoir avec le regard du peintre...
Il faut écouter, entendre ce qui y est parsemé. Le film est ici,  3 jours moins le quart avant de voter.
ça vaut le coup de se redemander très sincèrement le pourquoi ? et le pour qui ? je mets, ou non, un bulletin dans l' enveloppe, une enveloppe dans une urne et ce que j'en attends.




12/04/2012

Le combat d'une vie

France 3 rediffuse un sujet sur Jérôme Nozet 
vendredi 13 avril 2012 à 23h40. 


Un film co-signé par mon ami Vincent Kelner (images)

AVC documentaire


Bande Annonce du documentaire d'Emmanuel Finkiel (2012)
Comment se remet-on d'un accident vasculaire cérébral ? Durant plusieurs mois, Emmanuel Finkiel a filmé le combat quotidien de trois patients, de leur famille et du personnel soignant au sein d'un centre de rééducation. Ephéméride sensible et émouvant de l'évolution de ces hommes et femmes sur un chemin qui les mènera à recouvrer leur conscience et leur identité.

"Je Suis" Bande Annonce du film documentaire, au cinéma le 11 avril 2012.

Le temps d'une clope

C'est un moment où on quitte le repas familial pour prendre sa bouffée d'air; sortir du gargantuesque, de la surface polie, s'asseoir de nouveau sur les marches du perron, celles de nos 2 ans, 10 ans, 18 ans, 23, 36... des années de siège. La clope elle sert à ça, à s'extraire du temps. Comme l'appareil photo en oeillère, comme le carnet noir griffonné, l'instant clope projette un instant, l'écran d'un fumigène mélancolique.
Un retrait de quelques secondes qui deviennent des secondes de permanences. Je pense à  la permanence rétinienne plus exactement, celle qui donne la sensation d'une translation, d'un mouvement. Une recomposition du temps par l'espace et les sens.
L'arbre qui accueillait jadis la balançoire, le portail ferroné en arabesque par mon père, les talus, le lilas, le chant des oiseaux mêmes. Rien ne semble bouger autour de soi à la même vitesse que son propre avancement intérieur. Le degré de conscience des choses, de soi, du monde, change beaucoup plus vite que les paysages de notre enfance. Le temps d'une cigarette c'est un arrêt sur image ou un vortex spatio-temporel aiguisé. J'aime prendre ce temps-là, quand tout autour personne ne prête guère d'attention à la chaleur d'un rayon de soleil. Une seule personne ressent cela, it's my daughter. Alors je sais que pour moi presque tout est transmis dans ce ravissement. Dans cet instant de petit bonheur partagé, j'aimerai simplement pouvoir regarder tomber la cendre de ma dernière cigarette, puisque je n'ai plus besoin d'excuses pour jouir de la vie comme elle est.

05/04/2012

Portrait d'une rebelle


"Vraiment je ne vis que lorsque j'écris"

Anne Marie Schwarzenbach


Annemarie Schwarzenbach se disait marquée par « la malédiction de la fuite ». Soucieuse de prendre ses distances avec un milieu familial qui l oppresse et la culpabilise, elle illustre aussi le « déracinement historique » de toute une génération après l effondrement des valeurs qui a résulté de la Première Guerre mondiale.

Ses voyages sont de deux sortes, auxquelles correspondent deux styles d écriture. En Europe et en Amérique, elle part à la rencontre des autres. Ses reportages – textes et photos – dénoncent l injustice sociale (aux Etats-Unis en proie à la Grande Dépression) et la menace des libertés démocratiques en Espagne, à Moscou, en France, en Allemagne où elle voit avec anxiété grossir le « nuage noir » du nazisme. Les articles qu elle publie dans la presse suisse, les lettres qu elle adresse à ses amis (Klaus Mann, Claude Bourdet), témoignent d une conscience exigeante, révoltée.

En Afrique, en Asie, elle poursuit une quête intime de sens, de vérité, qui prend une forme plus littéraire. C est en Orient, pour elle, que « bat le coeur du monde ». Ses voyages au Congo, en Turquie, en Perse, en Irak, en Afghanistan, sont comme un retour aux origines – origines de l Europe, innocence originelle d une humanité qu elle voit ailleurs emportée par un soi-disant progrès qui se révèle en réalité un facteur d abaissement. C' est sous ces cieux-là qu en de rares instants de plénitude, cette mélancolique invétérée communie avec la « joyeuse sérénité de la terre ».

La résistance à la bêtise commence n'importe où, n'importe quand.

03/04/2012

Corps à coeur


Un jour, les cellule du corps se réunirent entre elles pour élire un leader. 
Le coeur voulait s'imposer avec une évidence certaine, mais des cellules d'autres organes commencèrent à hisser haut leur pavillons de premières élues d'importance,  et tous les organes vitaux préchêrent alors pour leurs paroisses, jusqu'à l'anus qui fût écouté avec fort peu d'attention et beaucoup de ricanements.
Soudain, l'intestin grêle prit sérieusement en compte les argument de l'anus comme Leader, et effectivement sans l'anus point d'échappatoire possible pour le trop plein intestinal et donc graves conséquences en amont... bref, les cellules finirent par se mettre d'accord. 
Il n'y aura pas de leader dans le corps et les échanges se feront naturellement pour le bien être du système global.

Voilà un bref résumé à la volée de l'introduction du livre Le corps Politique de Jean-Paul Pianta. éminent Doctor of Chiropractic, (USA), brillant praticien, riche d’expérience et de savoir, speaker international... un livre qui fait le pari de l'intelligence humaine sur l'organisation du corps politique.

Mathieu Spencer, chiropracteur de son état, et dessinateur devant l'éternel, en a fait un résumé en dessins et m'a demandé d'en faire le montage, ainsi fût-il fait. Je partage donc cette étonnante découverte et ce révolutionnaire Traité d'Intelligence, dont la conclusion sied parfaitement à mon humeur du jour.
Enjoy !

Into the Love


© Maelle Perotto
La chance c'est d'accéder un jour à la conscience de l'Autre.
Et d'y être attentif.

02/04/2012

Nocturne !


et je dirais même plus

"La figure féminine est omniprésente dans votre travail. Est-ce que vous vous définiriez comme une artiste féministe ?"

"Non, je me détermine d’abord comme une artiste. Et je suis toujours choquée, encore aujourd’hui, qu’on me pose ces questions qu’on ne pose jamais aux hommes : « Est-ce que vous êtes pour la masculinité ? Ou pour la virilité ? Est-ce que vous parlez à partir du bout de votre queue ? » Vous voyez, un truc comme ça : « est-ce que vos couilles vous dirigent dans l’existence ? ». Aux hommes, on ne leur pose pas ces questions-là, alors que nous les femmes artistes, on nous ramène toujours à notre féminité."

suite de l'article du 16 mars 2012 
merci H.S.

Fabienne Verdier, rencontre

  Devenir un corps pinceau-pensant, suspendu à la loi de la gravitation. Apprivoiser le tombé d'un drapé d'encr...