28/02/2013
27/02/2013
Audaubade
peinture Astrid Shriqui Garain |
Dors mon ange,
Que le noir se résolve,
Prie que l'on nous dérange
Et que Dieu nous absolve
Le monde te fait mal
Tu pleures quand il saigne
Tu rêves d'un carnaval
Fête des rois et des reines
Délivrance
Avec toi je m'échappe
Avorte la violence
Rendez vous Rue de Lappe
Moi j'aime quand on chante
La la la sous la lune
L'amour qu'on enfante
A la lumière diurne
Audaubade
Un rendez-vous
Une ballade
Des "tu" aux "vous"
Audaubade
Je crains pour vous
La dérobade
D'un tabou
Je respire et caresse tes formes
Et la joie qui m'aspire
M'élève et me transforme
Mon ventre, suis enceinte
Douceur, mon amour
Dessin des saints, des saintes
Immuable et toujours
c'est l'étreinte
Emane une terre pure
Du bleu j'ai tant l'empreinte
Du mal je n'en ai cure
Et je suis toi mon ange
Le miroir du beau
Mirage qui te change
Le roman, la photo
Audaubade
Un rendez-vous
Une ballade
Des "tu" aux "vous"
Audaubade
Je crains pour vous
La dérobade
D'un tabou
Audaubade- PJMorisseau
25/02/2013
Synapses
Sculptures de Béatrice Bizot
vu chez Hélénablue
Toute vie est à refaire
À refaire et à réinventer
Écoutez, un rossignol chante!
C'est le signal de la nuit mystique où la Terre se donne au Ciel
Toute la blondeur des blés mûris s'éblouit à la clarté originelle
Respirs mêlés, les âmes réunies reprennent leur souffle rythmique
Il n'y a plus de demeure, il n'y a plus que la Voie
Toute vie est à refaire
À refaire et à réinventer
24/02/2013
L'attachement
«Combien suis-je ? Est-ce que tu ressens ça toi aussi ? Cet émiettement. Ces "je" qui s'épient sans se comprendre. Il y a en moi quelqu'un qui agit et quelqu'un qui se regarde agir. Le second dit à l'autre : "Pourquoi as-tu fait cela ? Pourquoi l'as-tu fait ?"
Cette question, je me la pose sans cesse à propos de notre histoire. Comme un nageur à contre-courant, j'y suis continuellement ramenée. Je cherche à y découvrir quelque chose mais j'ignore quoi.
La naissance du sentiment amoureux ?
La nécessité mystérieuse qui nous jette les uns vers les autres ?
En observant à la loupe ce fragment d'amour fou, hors de toute logique et de toute raison, je voudrais isoler cette force. La force d'attraction.
Qu'est-ce donc qui se joue en nous lorsque nous nous attachons à un être dont nous n'aurions jamais dû nous approcher ?»
L'attachement - Florence Noiville
Contre rive
A tout
Hasard
et contre
un jour.
A la traverse
De nos visages
Mis en regard.
Ligne de fond.
Présent hasard
Et à raison.
Un mot et sons
au fond de l’eau.
Arbre en mirage
Et tant de larmes.
Trop de mémoire
Mise au bazar.
Toile de l’une,
Encre de l’autre.
Sous la poussière
l’ange animal
Démâte les dents de notre roue
sous les bleus de nos orages.
Grain des miroirs
sous un frisson
Par la présence
De ce nom.
Contre regard
sur un visage.
Le fil des rames
courbe tes lignes
A la lune de ce charme.
Éclair.
En plein visage,
La ligne obscure de cette barque
Emporte ton sourire
contre la rive de mon front.
Contre rive - Astrid Shriqui-Garain
21/02/2013
Des signes au Sens
Il y a des moments où des choses se
connectent et auxquelles j'aime bien croire.
Croire qu'il s'y trouverait un sens, ou
tout du moins une ouverture vers quelques connaissances.
C'est ce qui
s'est passé avec un auteur récemment.
Je rangeais mes papiers qui me servent de pense-bête quotidiennement, dont celui-ci griffonné il y a plusieurs mois, peut être un an, avec dessus inscrits deux titres d'ouvrages:
Et le souffle devient signe ainsi que Le vide médian.
Ce jour là, je m'apprête à taper enfin sur le web pour en savoir un plus sur l'auteur, lorsqu'en dérangeant d'autres affaires m'apparait le livre que j'ai emprunté à la bibiothèque deux jours avant, Quand reviennent les âmes errantes de François Cheng. Le même auteur que sur mon papier. - La coïncidence m'arrête nette. Je pense aux titre de ces livres qui résonnent sans doute assez pour un grand nombre d'individus en quête de sens et puis l'auteur académicien, reconnu pour son art de la calligraphie, a sû se rendre visible ainsi aux yeux de tous. Cette quête de l'humain à toujours vouloir saisir l'invisible.
Mais c'est toujours étrange pour moi de façon si visible, de m'interroger sur ce qui parait, qu'il y a là quelque chose sur lequel je devrais peut être m'arrêter. Une sorte de concordance des temps. J'aurais pû balayé ça d'un revers de la main et ne plus y penser, ce que je fîs, dans un premier temps. Puis, en consultant sur internet les différents liens, je tombe sur cette critique publiée à propos du Vide Médian:
François Cheng par
"le Livre du vide médian" proclame le mouvement poétique; Tout est
mouvement, respiration, flux, silences, paroles, ombres, luminescence,
incandescence, minéral, animal, abyssal.
Nous échangeons avec le monde, une ronde incessante, la danse du Dit.
La beauté est un état de conscience. La poésie de Cheng nous invite à mieux la recevoir.
Les mots de Cheng ouvre les espaces. A lire, relire, dire, apprendre, murmurer, réciter, et surtout à méditer. Nous voilà sur un chemin de parole.
"Ne laisse en lieu, passant/ Ni les trésors de ton corps / ni les dons de ton esprit / Mais quelques traces de pas / Afin qu'un jour le vent fort / A ton rythme s'initie/ A ton silence à ton cri/ et fixe enfin ton chemin";
Nous échangeons avec le monde, une ronde incessante, la danse du Dit.
La beauté est un état de conscience. La poésie de Cheng nous invite à mieux la recevoir.
Les mots de Cheng ouvre les espaces. A lire, relire, dire, apprendre, murmurer, réciter, et surtout à méditer. Nous voilà sur un chemin de parole.
"Ne laisse en lieu, passant/ Ni les trésors de ton corps / ni les dons de ton esprit / Mais quelques traces de pas / Afin qu'un jour le vent fort / A ton rythme s'initie/ A ton silence à ton cri/ et fixe enfin ton chemin";
Astrid... Astrid (Atos) découverte chez Mokhtar depuis peu, dont j'apprécie l'écriture poétique publie beaucoup d'avis littéraires sur le même site, il n'est donc pas rare de tomber sur l'une d'entre elles. Tout de même, la citant ici et là, je trouve qu'il régne parfois des coincïdences rythmiques surprenantes. Sans doute cela mérite que j'y accorde un peu d'attention.
On prend part et on va quelque part.
Le mot "sens" est un diamant.
Le mot "sens" est un diamant.
Dès que notre existence prend une direction elle prend sens, et lorsque cette direction ouvre sur un état d'harmonie et de communion, un état d'amour, ce qui est le cas de la beauté, notre existence atteind sa plus haute signification, c'est alors qu'elle fait signe à la vraie vie et la vraie vie a son tour lui fait signe.
Grâce à la beauté, le monde n'est nullement un espace neutre et insignifiant.
20/02/2013
La Littérature et le Mal
Georges Bataille a soixante et un ans, c'est un auteur sulfureux mais
confidentiel, il parle de son livre La littérature et le mal, publié en 1958.
Je ne connais pas cet ouvrage, mais ça m'intrigue beaucoup après avoir écouter cette entrevue.
Il y a des choses à prendre ici je crois aussi. Et plus qu'à le lire.
confidentiel, il parle de son livre La littérature et le mal, publié en 1958.
Je ne connais pas cet ouvrage, mais ça m'intrigue beaucoup après avoir écouter cette entrevue.
Il y a des choses à prendre ici je crois aussi. Et plus qu'à le lire.
19/02/2013
Happy Birthday to You
Hélénablue par Laure K. |
Nos routes se font sentiers, le jour décroît. il est temps, pour moi, de me confier.
Ne vous ai je jamais dit celle que j’ai eu le bonheur de rencontrer?
Mon ami, frère d’âme, il me vient à cette heure l’envie de vous dire qui elle était.
Son souvenir entretient encore aujourd’hui cette flamme qui me laisse à vivre la joie de m’éveiller.
L’avoir connue est encore, à ce jour, ma plus grande aventure.
Et si je sens battre en moi avec force ce cœur d’homme, c’est à elle que je le dois, encore.
Je vous dirai qu’en elle, tout un monde me plaisait.
Lorsqu’elle venait à prendre congé de vous elle ne vous quittait jamais.
Elle s’évaporait vous laissant le plaisir de la regretter. Elle laissait les choses là où elles en étaient, ne les dérangeait pas, ni ne les bousculait.
Il s’agissait bien plus que de respect.
Elle avait en elle chose bien rare en humanité. Il y avait en elle de la bonté.
J’en suis venu à croire que sur toute chose elle déposait un peu de son âme.
Toute rencontre devenait pierre précieuse. L’espace devenait limpidité.
C’est bien en sa présence que j’ai su l’intimité.
Tout en velours et en essence, le temps venait jusqu’à nous. Et, je reconnaissais le miracle lorsqu’elle me souriait.
Certains vous diraient mieux que moi quelle belle âme elle était. Je vous dirai quel refuge elle a su me donner.
En sa présence je m’animais , et devenais meilleur, rejetant l’a peu près, m’obligeant à atteindre le plus vrai.
Elle était évidement belle. Et jamais je ne m’en lassais.
Il y avait dans le choix de de ses mots de la justesse, et, dans leur usage, la sagesse prenait place.
Ses gestes précis laissaient deviner l’exigence dont elle se paraît.
Une exacte tempérance permettait à ses propos de prendre vie, face à vous, et cela sans aucune outrance. L’urgence de les comprendre vous venait .
Elle avait l’élégance de ses sentiments, naturellement en accord avec le monde qu’elle accueillait. Par ses soupirs elle devenait symphonie.
C’était un éveil que de l’entendre, et de tout mon cœur je l’écoutais.
Tout en elle s’offrait lorsqu’elle vous regardait.
D’élégantes retenues, quelques silences entendus, ainsi qu’une intense lumière imposaient la distance, qu’elle même, estimait.
Il y avait importance à la voir. Et lorsque ce jour s’annonçait, je revêtais calme et assurance.
Si au hasard d’un échange, une épineuse violence se dévoilait, la colère lui était étrangère. Son indignation claquait comme un fouet.
Puis, par une flamboyante démonstration elle vous donnait à respirer un air iodé , comme l’apporte le souffle de l’orage lorsqu’il vient refermer, avec fermeté, une croisée négligée .
Par tous les temps, il me plaisait de la contempler.
Il y avait en elle tant de courage qu’elle vous invitait à penser le monde en amitié.
Et je m’étonnais, en sa présence, de songer, sans ombrage, aux heures qui nous sépareraient.
La revoir était une promesse dont je parais mon âme avec tendresse.
Il y avait en elle sans doute quelques secrets mais de les desceller aucune envie ne me venait.
Je ne voulais en rien entamer l’harmonie de cette nature. Elle était ainsi et cela me convenait.
J’aimais la deviner bien plus encore que la connaître. J’avais grande faim de qui elle était, mais ne souhaitais jamais en être rassasié.
C’est donc toujours avec mesure que je m’en approchais, prenant soin de ne pas la déranger.
Ainsi ce soir, mon ami, il m’a plu infiniment de vous la conter.
Vous comprenez mieux sans doute pourquoi la vie m’est devenue bienfait.
J’ai connu un incroyable royaume.
La félicité a donc un visage m’offrant l’image d’un sourire pour lequel, je l’avoue, je me serais livré à d’étranges enfers.
Mais elle était femme de Paradis, je restais donc au jardin en sa compagnie.
Je suis votre obligé mon ami.
Car, grâce à vous, ce soir, j’ai pu vous la dire telle que je l’ai vue et, ainsi, ai je pu la revivre encore.
Je me dois de vous l’avouer à la lumière de ce récit : je connais encore, aujourd’hui, le bonheur de l’aimer.
Et vous, mon frère , dites moi, un peu, je vous en prie, le royaume qui fit naître cet homme, et qui a fait de moi votre ami.
Elle- par Astrid Shriqui Garain
18/02/2013
Des senteurs
"Il y a un dénominateur commun à tout ce que j'aime déguster, l'élégance.
L'élégance de l'âme pas celle de l'apparence, à quoi sert un bel habit
s'il abrite une vilaine âme...la finesse qu'elle exprime, la franchise
aussi, la netteté, pas d'arômes déviant ou de déséquilibre dans les
saveurs (sucré, salé, acide, amer), de surcroit, elle n'empêche en rien
l'expression du caractère, elle peux se cacher au sein d'une rudesse,
d'une rugosité ou encore d'une déficience de tempérament, peu importe
pourvu qu'elle soit là bien présente. Au delà de cette élégance, j'aime
les vins assez androgynes, ils fournissent plus de facettes, de
complexité, de matière à découvrir, sentir, toucher... l'attaque et la
finale sont également importantes quand je déguste, la première
impression, spontanée, directe, authentique et puis l'au-revoir,
regarder la voiture partir avec les gens aimés à l'intérieur, les
ressentir vibrer en vous jusqu'au bout de la rue, jusqu'au bout de
l'absence; le fil d'Ariane qui vous attache à vos sensations, à vos âmes
soeurs...la longueur en bouche se mesure en secondes ou même en minutes
parfois... "
H. A.
17/02/2013
16/02/2013
Voyage voyage
Hélénablue is back from Prague, Anne des Ocreries is back from Le Québec, et moi je ferais bien de me remettre au français dare dare façon "école des fans". I want to go. I want to partir. Je veux. Je veux zé j'exige d'exquises partances...
Photo Laure K. cet après-midi à Paris |
15/02/2013
Nushka
Staircase to heaven- Nushka |
« Chloé, dit-elle, toi, l’image,
approche » ;
Chloé, Vera, Lou ou Claire, n’ont de cesse de revenir en
mémoire à chaque montée d’escaliers. Ces exclamants fantomatiques, à la
peau de cire, qui tendent une main ont pourtant le regard rempli de
soupçons. Entre postures fantomatiques et tournures d’anges, d’où
viennent ces corps, ces traits étoilés, ces grains d’harmonie.
Nushka
leur offre des marches, des escaliers, des draps, des chaises, des
pierres et des poutres, pour les faire tourner, prendre soin d’eux, les
mettre en avant, les renverser. Ils volent mais elle ne les regarde plus
qu’en tant qu’énigmes de la vie moderne, Lucian Freud n’ayant pas tout
résumé. Mais nous sommes à Paris, et ces escaliers sont stendhaliens,
ils grimpent jusqu’aux nuages, entrent dans une peinture sourdante d’un
lieu sous terre – écho du monde social d’Orphée – sur des tableaux
désarmants, une réalisation pulsionnelle qui enlève, frappe, saisit ;
c’est un labyrinthe de peintures naissant, une matrice inamovible
formalisée en un palladium de trois volontés : hostinato rigore,
douceur, légèreté. (...)
Jeremy Mercier, 8 juillet 2012, Oxford.Révolution - Nushka |
4am- Nushka |
Night in Bruniquel- Nushka |
Juliette - Nushka |
14/02/2013
Maya
Petite pépite cinématographique découverte chez Lyberium,
la suite: At Land Pt2.
Maya Deren personnalité majeure du cinéma expérimental américain des années 1940. Elle réalise de nombreux courts métrages d'inspiration surréaliste
et psychanalytique, inspirés par Cocteau.
Elle tente en vain de participer à la fédération de l'avant-garde
américaine au début des années 50. C'est en son honneur qu'en 1962, un
an après sa mort, Jonas Mekas réalise son rêve en fondant, avec d'autres cinéastes, The Film-Makers' Cooperative. ( source wiki)
Cupidon endormi
- Bronze hellénistique -2 ème siecle av JC. |
A part s'asperger d'une bonne dose de lubricités, je ne vois aucun intérêt à faire la fête.
13/02/2013
La Nuit Américaine
On imagine toujours les autres.
On les devine.
On les rêve parfois.
On imagine toujours les autres.
On en oublie de se penser soi.
Qui est cet autre que tu fais vivre en toi?
On le maquille et on l’habille.
Il se prête, et on le pose.
On le suppose, on s’en inquiète.
Mais qui est l’autre ?
Celui que l’on ne connait pas ?
On le décore, on l’enjolive,
On déplace la lumière ,
Hors champ ou en gros plan.
Zoom arrière, en contre-champ.
On le raccorde, on le séquence,
On synchronise ses répliques.
Quel est le bon angle,
Hors caméra ?
On le figure et on le file.
Qui sont vraiment les autres?
Ceux que l’on croise,
Avec qui on s’entrecroise ?
Ceux avec qui on se place,
Ceux avec qui on s’entrelace?
Que voit l’autre? Celui que tu regardes.
Quel est ce film que tu ne verras pas?
On l’invente on le dessine
On le caste et on l’adapte,
On le censure bien des fois.
Qui est cet autre que tu fais vivre en toi ?
Une nuit américaine en plein soleil ?
Ou juste ta propre mise en scène ?
Quel est cet autre, dis moi ?
La Nuit Américaine - Astrid SHRIQUI GARAIN -
12/02/2013
Mariage
Cité par Christiane Taubira pour clôturer le débat et le vote du projet de Loi du mariage pour tous.
à partir de 01:35
09/02/2013
Artiste en exil
|
Des silhouettes voilées de noir se dirigeant vers l'horizon.
Cette image a retenue mon attention dans le flot ininterrompu d'en face. Parce que le noir et gris des ces êtres humains que l'on sait nés de sexe féminin me rappelle que toutes religions, telles qu'elles ont été écrites et proférées comme textes sacrés, n'ont de cesse de légitimé la possession et soumission d'un territoire corporel.
Ces silhouettes sont toujours une image choquante. La seule allégorie à ma connaissance, vêtue en noir, de pied en cap, se prénomme la Mort. Qu'il y ait un squelette masculin ou féminin en-dessous n'y change rien. Cette vision reste et demeure quelque chose de très singulier dans un paysage.
J'ai voulu connaître l'origine de cette image, et j'ai découvert une artiste iranienne, vidéaste, cinéaste, Shirin Neshat ( lien vers son TED).
Née en Iran, en 1957, Shirin Neshat a quitté son pays pour les Etats-Unis quelques années avant la révolution islamique de 1979.
Au terme de ses années de
formation en Californie, Shirin Neshat s'installe à New York, dont elle a fait son
point de vue sur l'Iran, et plus largement sur l'expérience des femmes dans
les sociétés islamiques contemporaines, nourrie par ses fréquents voyages
depuis 1990 sur sa terre natale.
Le premier retour dans son pays, en 1990, fut pour Shirin Neshat une " expérience choquante ". " La différence entre ce que j'avais gardé en mémoire de la culture iranienne et ce dont j'étais témoin était énorme, se rappelle-t-elle. Le changement était à fois effrayant et excitant. Je n'étais jamais allée dans un pays dont les fondations étaient si idéologiques. "
En Iran, depuis le début du siècle dernier, le port du voile fut tour à tour non obligatoire et proscrit (1935-1941). Puis dans les années soixante-dix, il devient signe d'engagement révolutionnaire avant d'être de nouveau obligatoire, mais redessiné au début de la guerre contre l'Irak, afin qu'au lieu de le tenir, dans l'espace public, les femmes retrouvent l'usage de leurs mains, pour remplir des fonctions administratives et éducatives aussi bien que pour tenir une arme.
© Shirin Neshat |
" Rapture " (1999), l'œuvre la plus ambitieuse de Shirin Neshat, est une scénographie, où d'un côté une communauté de femmes, toutes drapées de noir, évoluent dans de grands espaces naturels tandis que de l'autre, une communauté d'hommes mènent diverses activités dans l'enceinte d'une forteresse. Dans les sociétés islamiques, la différence sexuelle est affaire de territoire.
En 1999, les autorités iraniennes l'ont déclarée ennemie de la Révolution islamique.
Que reproche à Shirin Neshat
l'Islam chiite?
Tout d'abord, d'incarner. De colporter le "mauvais oeil" de l'image moderne, "opium de l'Occident" qui a troqué le Verbe absolu contre le simulacre délétère, cette "barbarie" à visage humain. D'avoir embrassé le visage de Satan - fantasme polymorphe opportunément partagé par l'Orient et l'Occident au bénéfice de l'ignorance, de l'ostracisme et de la démagogie stratégique.
Enfin, de donner à voir.
Tout d'abord, d'incarner. De colporter le "mauvais oeil" de l'image moderne, "opium de l'Occident" qui a troqué le Verbe absolu contre le simulacre délétère, cette "barbarie" à visage humain. D'avoir embrassé le visage de Satan - fantasme polymorphe opportunément partagé par l'Orient et l'Occident au bénéfice de l'ignorance, de l'ostracisme et de la démagogie stratégique.
Enfin, de donner à voir.
Shirin Neshat Tracks par MrKaplan
08/02/2013
Poésie dans l'hémicycle
Toujours en plein débat parlementaire sur le mariage pour tous, Christiane Taubira avance casquée, devant cette assemblée d'opposition d'un autre temps, avec pour armes parfois la poésie. Qui ne sont pas de vains mots.
On sent que le débat est non seulement affaire de famille mais reconnaissances sociale pour tous ceux qui savent ou ont éprouvés ce qu' être "différent" signifie.
Madame Taubira a d'ores et déjà gagné ses galons de puissante oratrice, il n'y a qu'à regarder les derniers échanges des jours passés qui circulent sur le net. Elle ne lâche rien. Et lorsqu'on entend "n'est pas Simone Weil qui veut" de la part des députés adverses, je crois qu'ils n'ont pas bien mesuré d'où vient l' origine de son combat contre l'indifférence et la non reconnaissance des droits à tous les humains, quelque soit leur île. N'est pas Christiane Taubira qui veut .
On sent que le débat est non seulement affaire de famille mais reconnaissances sociale pour tous ceux qui savent ou ont éprouvés ce qu' être "différent" signifie.
Madame Taubira a d'ores et déjà gagné ses galons de puissante oratrice, il n'y a qu'à regarder les derniers échanges des jours passés qui circulent sur le net. Elle ne lâche rien. Et lorsqu'on entend "n'est pas Simone Weil qui veut" de la part des députés adverses, je crois qu'ils n'ont pas bien mesuré d'où vient l' origine de son combat contre l'indifférence et la non reconnaissance des droits à tous les humains, quelque soit leur île. N'est pas Christiane Taubira qui veut .
07/02/2013
Sur mon écran
J'ai un neveu du beau nom de Sahel, 14 ans, qui passait par chez moi l'autre jour. Je l'ai abrité deux nuits tandis qu'il se rendait passionnément à son stage d'astronomie. Il m'a parlé d'un film, Danny the dog, qui semblait lui tenir de film de chevet. Trois jours plus tard, je tombais dessus à la télévision.
Ce soir là, j'ai pris un grand shoot visuel, sonore, de narrations toutes différentes dans leur façon de me capter. J'ai plongé avidement et sans avis médical ni contre indications... ça m'a fait prendre l'air et coucher très tard, et écrire plus efficacement.
Bart, un truand, a élevé Danny, un orphelin, comme un chien, dressé pour tué. Par hasard, Danny fait un jour la connaissance de Sam, un accordeur de pianos, et de sa belle-fille, Victoria. Une rencontre qui va lui donner des envies de liberté et de faire la lumière sur son passé.
Scène de bastons kung fu mélangé à la résolution d'un drame familial, vu du placard, comme Besson sait très bien les faire (cf scène meurtre dans Jeanne d'Arc). Ces scènes de placard se retouvent d'ailleurs comme un codification récurrente d'un traumatisme. Le protagoniste sait, en secret. La scène de recouvrance de la mémoire enfouie est donc toujours assez savoureuse à étudier.
Shutter Island
Long métrage Cinéma
Réalisateur: Martin Scorsese
Milieu des années 50 : deux marshals, vétérans de la Seconde Guerre mondiale, débarquent sur Shutter Island, une île transformée en prison psychiatrique, pour enquêter sur la disparition d'une pensionnaire. Est-ce la véritable raison de leur séjour derrière les portes du pénitencier ?
Je voulais le voir depuis qu'il était sorti en salle. Parce que les films de Scorsese, je les ait eut en piqûre pendant mes années de fac. Là, aussi, il est question de mémoire et des substituts psychiques qu'un protagoniste est obligé de mettre en place pour y survivre. Le coup de force est d'emmener le spectateur du côté de la vraisemblance de la réalité du personnage jusqu'au bout. La manipulation spectatorielle est parfois très jouissive à créer mais aussi à déterrer en second visionnage.
Dans la tourmente
Occupation
Série télévisuelle britannique
Scénariste Peter Bowker -Producteur Derek Wax
Envoyés à Bassorah et soudés par un « incident » qui a failli leur coûter la vie, Mike, Danny et Hibbsy vont décider de retourner en Irak après la fin de leur mission, le premier par amour pour Aliyah, une jeune femme médecin, le deuxième par désespoir et appât du gain, le troisième parce que la Grande-Bretagne n'a rien à offrir aux jeunes prolos dans son genre.
Là encore, je n'ai aucun intérêt particulier pour le genre "série", ni pour le sujet dont il traite.
Mais il faut le reconnaître, les scénaristes de série sont juste des balèzes de la dope série. Il te suffit juste d'une fois pour tomber accro, c'est le principe de base."Tu les chope les 5 première minutes, et tu ne les lâche plus !" ça me rappelle cette gimmick d'un vieux réalisateur avec qui j'ai fabriqué une émission à 9 caméras. Sous shit et sous alcool. Pas moi.
Cette série là porte un regard très humaniste sur l'après-guerre, à la fois dans les deux camps.
La désolation de la re-construction d'un pays, mais aussi d'hommes et de femmes fracturés de l'intérieur. Et puis j'y ai retrouvé cette incroyable actrice Lubna Azabal, découvert dans le film Incendies de Denis Villeneuve. Et un visage parfois suffit à m'embarquer.
Ce soir là, j'ai pris un grand shoot visuel, sonore, de narrations toutes différentes dans leur façon de me capter. J'ai plongé avidement et sans avis médical ni contre indications... ça m'a fait prendre l'air et coucher très tard, et écrire plus efficacement.
Bart, un truand, a élevé Danny, un orphelin, comme un chien, dressé pour tué. Par hasard, Danny fait un jour la connaissance de Sam, un accordeur de pianos, et de sa belle-fille, Victoria. Une rencontre qui va lui donner des envies de liberté et de faire la lumière sur son passé.
Scène de bastons kung fu mélangé à la résolution d'un drame familial, vu du placard, comme Besson sait très bien les faire (cf scène meurtre dans Jeanne d'Arc). Ces scènes de placard se retouvent d'ailleurs comme un codification récurrente d'un traumatisme. Le protagoniste sait, en secret. La scène de recouvrance de la mémoire enfouie est donc toujours assez savoureuse à étudier.
Shutter Island
Long métrage Cinéma
Réalisateur: Martin Scorsese
Milieu des années 50 : deux marshals, vétérans de la Seconde Guerre mondiale, débarquent sur Shutter Island, une île transformée en prison psychiatrique, pour enquêter sur la disparition d'une pensionnaire. Est-ce la véritable raison de leur séjour derrière les portes du pénitencier ?
Je voulais le voir depuis qu'il était sorti en salle. Parce que les films de Scorsese, je les ait eut en piqûre pendant mes années de fac. Là, aussi, il est question de mémoire et des substituts psychiques qu'un protagoniste est obligé de mettre en place pour y survivre. Le coup de force est d'emmener le spectateur du côté de la vraisemblance de la réalité du personnage jusqu'au bout. La manipulation spectatorielle est parfois très jouissive à créer mais aussi à déterrer en second visionnage.
Dans la tourmente
Téléfilm Allemand- Belge- Polonais
Réalisatrice Marleen Gorris
Inspiré de l'histoire de l'écrivaine Evguénia Guinzbourg.
Kazan, 1934. Evguénia Guinzbourg, professeur de littérature à
l'université et membre du Parti communiste, se trouve brutalement
victime des purges staliniennes qui font des millions de victimes.
Arrêtée sur un prétexte futile, détenue au secret pendant des semaines,
elle est rapidement condamnée à dix ans de travaux forcés et déportée.
Dans les immensités glacées de la Kolyma, seules sa passion pour la
poésie et la rencontre avec Anton Walter, le médecin du camp, lui
donneront la force de résister à l'univers impitoyable du goulag ainsi
qu'aux mauvaises nouvelles venues de Kazan...
J'ai faillit ne pas accrocher, mais j'ai tout de suite reconnu le visage d' Emilie Watson ( Breaking the waves - Lars Von Trier) et elle m'a embarqué dans cette histoire terrible des goulags sous Staline.
Le personnage est condamnée à 10 ans d'enfermement dans un camp. Mis à part l'histoire poignante inspirée d'une histoire vraie, j'étais curieuse de voir comment le scénario et la réalisation allait pouvoir dérouler une période de dix années, filmiquement. Tenir la tension, l'attention. Et ça a marché.
Série télévisuelle britannique
Scénariste Peter Bowker -Producteur Derek Wax
Envoyés à Bassorah et soudés par un « incident » qui a failli leur coûter la vie, Mike, Danny et Hibbsy vont décider de retourner en Irak après la fin de leur mission, le premier par amour pour Aliyah, une jeune femme médecin, le deuxième par désespoir et appât du gain, le troisième parce que la Grande-Bretagne n'a rien à offrir aux jeunes prolos dans son genre.
Là encore, je n'ai aucun intérêt particulier pour le genre "série", ni pour le sujet dont il traite.
Mais il faut le reconnaître, les scénaristes de série sont juste des balèzes de la dope série. Il te suffit juste d'une fois pour tomber accro, c'est le principe de base."Tu les chope les 5 première minutes, et tu ne les lâche plus !" ça me rappelle cette gimmick d'un vieux réalisateur avec qui j'ai fabriqué une émission à 9 caméras. Sous shit et sous alcool. Pas moi.
Cette série là porte un regard très humaniste sur l'après-guerre, à la fois dans les deux camps.
La désolation de la re-construction d'un pays, mais aussi d'hommes et de femmes fracturés de l'intérieur. Et puis j'y ai retrouvé cette incroyable actrice Lubna Azabal, découvert dans le film Incendies de Denis Villeneuve. Et un visage parfois suffit à m'embarquer.
05/02/2013
Coup de coeur AGNES VARDA
Je joue le rôle d’une petite vieille, rondouillarde et bavarde qui raconte sa vie… et pourtant ce sont les autres qui m’intéressent vraiment et que j’aime filmer.
Les autres qui m’intriguent, me motivent, m’interpellent, me déconcertent, me passionnent.
Cette fois-ci, pour parler de moi j’ai pensé : si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi si on m’ouvrait, on trouverait des plages.
Mets le là, juste après la marque là, juste après. Oui, et, face à la mer…
non… face à la mer comme ça. Tournez, faites le grand tour.
Alors parallèle à la mer, là… viens un peu sur moi, Céline…
Tourne-le vers ici, tiens soulève le machin.
C’est ça l’idée…voilà, ça tient là hein ?…
Avec le vent du nord qui est comme ça, il devrait pas tomber.
Je crois que je fais un peu exprès avec mon foulard. Mais c’est rigolo,
non ? Parce que j’espère tellement qu’à un moment ça va faire ça,
et tout ce que tu auras filmé ce sera ça. Tu vois c’est ça mon idée,
mon idée du portrait, voilà mon idée du portrait : que je sois dans
des miroirs foutus et derrière des foulards.
Textes du début du film Les Plages d'Agnès.
(Agnès Varda).
Retrospective de tous les films d'Agnès Varda, du du 4 au 17 février gratuitement, sur internet.
Allélulia !
Les autres qui m’intriguent, me motivent, m’interpellent, me déconcertent, me passionnent.
Cette fois-ci, pour parler de moi j’ai pensé : si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi si on m’ouvrait, on trouverait des plages.
Photo: Agnès Varda |
non… face à la mer comme ça. Tournez, faites le grand tour.
Alors parallèle à la mer, là… viens un peu sur moi, Céline…
Tourne-le vers ici, tiens soulève le machin.
C’est ça l’idée…voilà, ça tient là hein ?…
Avec le vent du nord qui est comme ça, il devrait pas tomber.
Je crois que je fais un peu exprès avec mon foulard. Mais c’est rigolo,
non ? Parce que j’espère tellement qu’à un moment ça va faire ça,
et tout ce que tu auras filmé ce sera ça. Tu vois c’est ça mon idée,
mon idée du portrait, voilà mon idée du portrait : que je sois dans
des miroirs foutus et derrière des foulards.
Textes du début du film Les Plages d'Agnès.
(Agnès Varda).
Retrospective de tous les films d'Agnès Varda, du du 4 au 17 février gratuitement, sur internet.
Allélulia !
04/02/2013
Ricochets...
photo:moi |
LECTURES - I
Si tu mets une perle dans ta bouche,
Ne te contente pas de savoir qu'elle s'y trouve.
Demande toi ce qu'il convient d'en faire.
Si tu aimes le printemps,
Ne te contente pas d'en rêver.
Demande toi quelle couleur tu donneras à l'été.
Si tu sais le silence,
Ne te contente pas de le briser
Ouvre ton coeur pour recevoir les mots versés.
Si tu réponds à l'appel,
Ne te contente pas de te lever,
Demande toi par qui ton nom fut prononcé.
Si tu donnes ta parole,
Ne te contente pas de t'estimer
Fais en sorte de ne jamais l'oublier.
Si tu reçois une parole
Ne te contente pas de la réciter.
Fais en sorte de bien l'enseigner.
Si tu trouves le passage,
Ne te contente pas de t'échapper.
Passe, mais assure toi d'être le dernier.
Si tu goûtes le miel,
Ne te contente pas de sa douceur ambrée.
Rappelle toi le froid de tes hivers passés.
Si pour finir, il ne vient personne,
Ne te contente pas d'attendre encore.
Demande toi ce qui t'empêche d'oeuvrer.
Astrid SHRQIUI GARAIN - cc - unjourunpoeme.fr (Atos)
02/2013
01/02/2013
Projection Parisienne- Choisis ton côté
Photo: Laure K. |
Voilà, c'est transmis. J'en suis heureuse.
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